14 novembre 2023

Considérations angulaires


 En photographie le champs visuel de l'image est concrètement défini à la fois par l'angle de vue proposé par l'objectif et la cadrage induit par les dimensions de la surface du capteur numérique (ou de la pellicule en argentique) de l'appareil utilisé. Cependant pour le photographe, l'angle de visée est essentiellement associé à la longueur focale de l'objectif sélectionné en conjonction du format d'enregistrement de l'image. Il existe également un rapport de reproduction de l'image par rapport au champs visuel de notre oeil nu, rapport qui définit les proportions des sujets photographiés.

Dans le jargon des photographes, on mentionne souvent les termes comme objectif standard (ou normal), téléobjectif ou encore grand angulaire et on les associe de même à des usages plus spécifiques au traitement des sujets abordés comme le paysage, le portrait, la photo d'action, etc. Bien que cela reste un peu réducteur du potentiel complet des toutes ces optiques qui peuvent traiter avec originalité de toutes ces catégories de sujets, cette classification simple reste pratique sur le terrain et constitue une sorte de norme implicite proposé par plusieurs érudits de la photo.

Certaines particularités propres aux différentes optiques photographiques méritent tout de même d'être considérées ne fut-ce que pour mieux les exploiter. Nous en aborderons quelques exemples ici sans pour autant oublier qu'il en existe d'autres qui peuvent être toutes aussi déterminantes.


Le grand angulaire est peut-être l'optique le plus propice pour établir l'aspect contextuel d'une photographie. Son angle de champs plus large permet d'englober une grande étendue de l'environnement entourant le sujet abordé. Dans la composition d'une image prise au grand angulaire, la position et l'importance qu'occupent les différents plans de celle-ci comme l'avant-plan, l'arrière-plan et tous ceux de transition sont capitales dans la lecture de l'image et de trajet que l'oeil observateur du spectateur parcoure.


Les téléobjectifs sont assurément les optiques les plus discriminantes (avec les objectifs spécialisés en macrophotographie quand ces derniers sont utilisés à des distances très rapprochées du sujet). Ils ont donc un effet limitatif qui accentue l'impact visuel du sujet principal mais limite aussi son temps de lecture. L'impression que laisse l'image s'inscrit dans la pensée abstraite qu'elle déclenche. Le sujet est ainsi mémorisé plus efficacement et son effet peut perdurer plus longtemps. Cela explique entres autres leur usage privilégié pour le portrait humain ou animalier ou encore pour la photo d'action. 


L'objectif normal appelé aussi standard est celui qui se rapproche le plus de notre vision des sujets en terme de proportions et de perspectives même si son angle de champs reste réduit par rapport à notre vue. Ainsi le photographe est plus en mesure d'utiliser son aspect prédictif pour rendre justice tant au contexte qu'au sujet principal de l'image et ce malgré un champs visuel plus étroit qu'une optique grand-angulaire et une moins grande capacité de discrimination qu'un téléobjectif. Sa maitrise tient également pour beaucoup à la mobilité de son utilisateur avant tout et à sa faculté d'analyser le sujet, parfaire sa composition et choisir sa perspective de vue. Son sobriquet d'objectif-école explique bien que l'optique standard ou normal participe à un sérieux apprentissage du médium photographique.

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Ces trois exemples de catégorie d'objectifs montrent bien l'importance pour le photographe de mieux comprendre certaines caractéristiques fondamentales qui les qualifient. Leur expérimentation et leur choix créatif participe de plein pied à la signature de l'artiste-photographe qu'il soit amateur passionné ou professionnel. 

Photos-illustrations Daniel M

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