16 avril 2024

Retour à la m(r)aison: le Panasonic Lumix G95(D)



 Le Panasonic Lumix G95(D) a déjà fait l’objet d'un certain nombre d’articles dans ce blog et plus encore si vous y ajoutez ceux traitant de son prédécesseur, le populaire Lumix G85. Le modèle est en soi un achat très sensé tant pour ses performances, sa durabilité, son format plutôt compact et son tarif d’acquisition modéré neuf ou usagé. Il est souvent offert en combinaison de l’objectif Lumix G Vario 12-60mm F3.5-5.6 Power OIS qu’on peut considérer comme une optique compétente, polyvalente et résistante aux intempéries au même titre que le G95(D) d’ailleurs. Bref un ensemble très équilibré. 

Perso, j’ai toujours eu un petit faible pour l’ergonomie, le design et l’interface des produits Lumix de Panasonic dont une lointaine parité germanique semble à mes yeux évidente. De plus, cette série informelle du G85, G95 et G95D à la fois au design "Bauhaus" et toujours abordable est certainement une des meilleures illustrations que chez les plus modestes se retrouvent parfois des petits bijoux d'ingéniosité. De retour de mes séjours annuels en Guadeloupe, j’ai bien réalisé que parmi les trois fabricants d'appareils à avoir été expérimentés là-bas, soi Fujifilm, Olympus et Panasonic, la gamme Lumix représente toujours mon véritable coup de coeur pour la sobriété et la pertinence tout-terrain de leurs produits.*


Jouons cartes sur table à ce stade de la discussion car il est certain que d'autres modèles à vocation plus professionnelle sont déjà disponibles chez ces trois manufacturiers (Fujifilm, Olympus et Panasonic) et possèdent des caractéristiques supérieures au Lumix G95(D). Il va de soi que leurs dimensions et leurs poids relatifs sont souvent accrues de même que leur tarif d'acquisition respectif. À contrario cependant, le facteur de compacité demeure essentiel pour un usager comme moi qui déteste maintenant se lester d'un équipement photo encombrant et lourd qui génère parfois plus de fatigue que de créativité au final. Bref c'est comme une espèce de quadrature du cercle que je n'ai jamais résolu pendant toutes ces années de pèlerinage en équipement photo.

Quand Panasonic a introduit le Lumix G85 en 2016, plusieurs ont considéré ce modèle comme le summum de l'appareil hybride à objectifs interchangeables (photo-vidéo). Si ce n'était de son ancien capteur de 16 Mégapixels, le G85 demeure toujours aussi pertinent aujourd'hui, en faisant abstraction de certaines petites mises à jour en terme de connectivité qui seraient appréciées. Le Lumix G95(D) jouit quant à lui de ces mises à niveau avec un capteur d'images numériques de 20MP et un boitier au dessin légèrement retouché. La préhension de ce dernier est rehaussé par l'utilisation d'un revêtement à l'adhérence plus prononcé. Pour le reste, le Lumix G95(D) s'harmonise des mêmes accessoires optionnels tels la poignée d'alimentation ou la gamme des flashes externes que son prédécesseur le G85.


 En performances iconiques pures, le Lumix G95(D) est très prévisible et sa palette de couleurs, rendu JPEG, reste neutre. Par contre ses interprétations monochromes sont tout simplement exceptionnelles et diversifiées. Si la photographie en noir et blanc vous est prioritaire, ce G95(D) saura certainement vous plaire et stimuler votre créativité à cet égard. Ce trait de caractère se retrouve bien entendu dans toute la gamme des autres appareils numériques Lumix. 


En terme d'interface, le Lumix G95(D) propose l'architecture maintenant traditionnelle introduite par les SLR est D-SLR des dernières décennies avec une sélection des modes d'exposition de type P-A-S-M bonifiée des modes iA, Style, Scène, Custom (X2) et, bien entendu, Vidéo. Trois contrôles rotatifs multi-fonctionnels sont présents tout comme des boutons-poussoirs à accès direct pouvant être reconfigurés. De même l'écran arrière orientable est entièrement tactile et le menu est facile d'accès et surtout compréhensible. Le type de mise au point peut être directement sélectionné à l'arrière du boitier. Bref, cet interface d'utilisation est un modèle du genre même si on note l'absence d'une manette multi-fonctionnelle (Joystick) cependant bien remplacé par une rondelle de contrôle arrière très versatile. La définition du viseur électronique est suffisante pour réaliser une mise au point manuelle et les informations affichées sont nombreuses et correctement positionnées. La réactivité du Lumix G95(D) est surprenante et sa discrétion au déclenchement est également exemplaire. Toutefois son autonomie (alimentation) est juste et l'achat d'une pile-accu supplémentaire est recommandable tout comme l'ajout éventuel de la poignée d'alimentation optionnelle (DMW-BGG1). À noter que le G95(D) peut aussi être alimenté par un bloc accu externe via sa connection USB. Le G95(D) n'utilise qu'une carte mémoire de format SD.

À l'usage, la vocation "tout-terrain" du Lumix G95(D) demeure un élément-clé de son succès. Certes ce n'est pas le modèle en format de capteur numérique MFT le plus compact et le moins lourd mais sa préhension exceptionnelle hiver comme été (avec ou sans gants) compense largement ce constat. Cependant la dimension plus petite de son capteur commande au photographe d'apporter un soin plus particulier dans la composition finale de son sujet pour éviter les retouches plus prononcées de cadrage en post-traitement de l'image. La présence du système interne de stabilisation d'image est aussi un facteur important pour le choix du G95(D). Dans la mesure du possible il faut privilégier la sélection d'une sensibilité moins élevée, de 200 à 800 ISO par exemple, pour optimiser les performances du capteur numérique. 

Le Lumix G95(D) est aussi un appareil photo compact très modulable avec les ajouts optionnels d'un poignée d'alimentation interactive (contrôles et déclenchement), d'un flash électronique externe avec alimentation (AA) indépendante et éclairage de soutien, des prises de connexion microphone, écouteurs, télécommande, port USB et HDMI, bref plusieurs possibilités de rehaussement technique. Si on le compare avec la gamme OM-System / Olympus, le G95(D) se situe entre leurs modèles OM-1 (OM-D E-M1 II & III) et OM-5 (OM-D E-M5 III), i.e. pas tout à fait un véritable appareil photo de niveau professionnel mais certainement de calibre pour amateur avancé et enthousiasme (ou pour un ancien professionnel à la retraite!).

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Que conclure de ce retour à la maison et au format de capteur d'images MFT en disant simplement que le Panasonic Lumix G95(D) facilite bien les choses. 😉

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* En toute honnêteté, les images obtenues cette année en Guadeloupe avec le Fujifilm X-T30 II étaient excellentes et ce dernier s'est avéré un outil photographique très compétent. Cependant son ergonomie et son interface moins accessible ainsi que l'absence de la caractéristique de résistance aux intempéries ont constitué des irritants déterminants pour le remplacement du X-T30 II au profit du Lumix G95(D). De plus, les optiques trans-standard compactes du système Micro Four Third offrent également une meilleure sélection d'objectifs particulièrement pour le photographe voyageur qui recherche discretion et versatilité.

Photos Daniel M: Panasonic Lumix G95(D) / Lumix G Vario 12-60mm F3.5-5.6 Power OIS / Leica DG Vario-Elmarit 12-60mm F2.8-4 ASPH Power OIS 

01 avril 2024

Imprévisible


 Avec chaque pélérinage photographique planifié, prévu ou anticipé, il subsiste toujours une certaine dose d’improvisation face aux facteurs changeants du contexte et du sujet traité. Il est vrai que tout photographe qui se respecte est à la recherche de l’appareil photo idéal et de l’approche technique infaillible suivant une perspective de réaliser l’image exceptionnelle. Et voilà que sur le terrain et dans le concret de la situation, les plus grandes certitudes volent parfois en éclats! 

À l’époque de la photo argentique, plusieurs d’entre nous limitaient au maximum la variance des facteurs décisifs de la prise de vue. Par exemple avec le choix de la pellicule photographique et de son traitement ou développement, ou encore par la présélection des paramêtres d’exposition comme le temps de pose ou l’ouverture du diaphragme de l’objectif, ou encore par une mise au point sélective, etc. La composition finale de l’image enrégistrée et le moment de prise de vue demeurant les tous derniers facteurs à considérer.

On ne peut négliger l’aspect imprévisible de la photographie malgré tous ces efforts constants de préparation. et j’oserai dire heureusement car c’est souvent un élément essentiel de la spontanéité du sujet photographié qui engendre son coté unique et original. Oui il faut saluer la chance quand elle se présente ainsi et qu’elle sublime en quelque sorte le travail du photographe. Après tout, ce dernier ou cette dernière n’est qu’en fait le témoin volontaire ou non de son environnement et son équipement n’est que l’extension momentanée de cette observation avec toutes ses limites techniques et, j’ajouterais aujourd’hui, sa part d’interprêtation en cette ère d’intelligence artificielle.

Bref, l’improvisme est peut-être le sel de la photographie spontanée et sans complexe.

iPhone Photo Manon P

26 mars 2024

Le Mémorial ACTe à Pointe-à-Pitre, Guadeloupe



 Ce sont peut-être des pages d’histoire et pourtant cela ne signifie aucunement que toute ségrégation sociale soit effacée de nos sociétés modernes. Tout est maintenant enrobé d’une hypocrite subtilité qui nous interdit une plus flagrante dénonciation de non-respect de l’égalité entre les humains peu importe leur origine ethnique, culturelle ou social-économique.


En visitant le superbe Mémorial ACTe (Centre caribéen d'expressions et de mémoire de la Traite et de l'Esclavage) situé à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe, on réalise o combien était profond ce racisme qui justifiait l’exploitation humaine par une pseudo élite politico-religieuse bien pensante. Et l’étendue de l’esclavagiste à travers les ages, les continents et les sociétés reste toujours une actualité dérangeante pour plusieurs d’entre nous. 

Qu’on se le dise, ceux et celles qui se proclament les patriciens modernes d’un sectarisme camouflé de droite, ne sont au fond que l’expression d’une grande insécurité et souvent d’un complexe d’infériorité refoulé. Et on peut penser à beaucoup d’exemples contemporains. Il n’en demeure pas moins que ces ponts essentiels entre humains de tout azimut restent encore à bâtir et à se renforcer.

Photos Daniel M

24 mars 2024

Une sortie en mer et voilà!



Un long séjour en Guadeloupe, une sortie en mer vers les Désirables, un mauvais temps matinal et pluvieux et un photographe mécontent, voilà bien qui résume l’essentiel de mes réflexions matérialistes de cette belle journée au soleil de Saint-François.

Jusqu’ici tout se déroulait trop bien avec cette combinaison Fujifilm-Fujinon X-T30 II et objectifs XF. Mais par un retour de la météo prévisible ou non, le besoin d’un appareil photo résistant aux intempéries m’a de nouveau rappelé à l’ordre. Bien sûr ce n’est pas la première fois qu’un tel dilemme se présente: choisir entre une qualité supérieure de capteur d’images numériques versus un ensemble boîtier-objectif résistant aux conditions extérieures adverses. 




C’est la perspective de privilégier un équipement le plus compact possible qui rend les choix plus difficiles à envisager. Mais résumons-nous et avouons qu’en dehors des gammes Olympus, pardon OM System, et Panasonic Lumix, ce qui est offert par les autres manufacturiers d’appareils photo reste plutôt anecdotique. Et même parmi les deux premiers mentionnés, les différents modèles ne sont pas légions: OM-5 (OM-D E-M5 III) et G95D. Il y a aussi le choix des optiques à considérer dans cette équation très succinte. Devrais-je me résoudre de nouveau à reproduire encore une fois ce retour vers le format Micro Four Third? J’en ai bien l’impression…

Comme quoi l’expérience de la vie continue de nous enseigner que rien n’est acquis et qu’un orage soudain (!) peut nous frapper sans avertissement. À quand la camera parfaite (et compacte) comme disait ce youtubiste populaire (Camera Conspiracy)? En tout cas certainement pas pour demain à moins qu’on se décide enfin à incorporer un viseur dans l’un de ces cellulaires multi-fonctionnels. Autant croire au père Noël! Bon, en attendant, il est plus probable qu’un vente de feu de type eBay ou Marketplace m’attend dès mon retour en sol canadien et un re-re-nouvel achat en format MFT suivra. Sacré pluie et embruns de mer! Allez, Bon Vent!

(À SUIVRE)

Photos Daniel M: Fujifilm X-T30 II / Fujinon XF18-55mm et XF55-200mm R LM OIS

23 mars 2024

Ballade à Pointe-à-Pitre, Guadeloupe





 Pointe-à-Pitre est la capitale économique de la Guadeloupe mais pour le baladeur impénitent comme moi, c’est peut-être aussi une de ses plus belles vitrines du délabrement, ceci dit sans vouloir rien enlever de ses charmes citadins et humains. Bien sûr de beaux monuments, de belles églises et autres témoignages architecturaux peuvent la caractériser souvent sur un plan touristique mais il est difficile d’ignorer tout ce qui les entourent même à très grande proximité.

Voici donc quelques clins d’œil très personnels de cet autre aspect de Pointe-à-Pitre qui se présente sans fard devant mon appareil photo voyeur au cours de mes modestes balades dans ce centre géo-social de la Guadeloupe.









Photos Daniel M: Fujifilm X-T30 II / Fujinon XF18-55mm F2.8-4R LM OIS 

15 mars 2024

Photographier la réalité de chacun…


 Difficile de croire aujourd’hui comment le simple acte de photographer soit devenu un sujet de controverse si prononcé. Ou n’est-ce pas plutôt la confirmation historique que la photographie soit un moyen et un art d’expression beaucoup plus complexe que le cliché de l’instantané qu’on lui prête depuis son apparition il y a maintenant deux siècles. 

Car la possibilitée d’enregistrer une image se base d’abord avant tout par l’interpretation technique de celle ou de celui qui la produit en premier lieu. Il y a donc des à-priori essentiels dans l’acte de photographier qu’on ne saurait ignorer que ce soit hier, aujourd’hui ou demain. La photographie est un témoignage culturel au même titre que d’autres formes d’expressions comme l’écriture, la peinture, le chant, etc. 


En reconnaissant le caractère créatif et délibéré de la photographie autant pour les bonnes que les moins bonnes intentions de leurs auteurs, on reconnaît implicitement sa place en tant qu’art d’expression originale et se faisant on met fin à ce vieux débat stérile subsistant depuis sa naissance qui réduisait celle-ci comme un art visuel mineur. 

Comment adresser la question de la véracité ou de l’authenticité de la photographie? A quelle réalité correspond le message contenu dans l’expression visuelle photographique sinon à celui de son auteur en premier lieu, puis ensuite à celui présumé par ceux et celles qui la consultent. Car à la fin de ce processus de creation, de transmission et d’échange, chacun d’entre nous se bâtira sa propre vraisemblance et l’adaptera à son propre contexte existenciel. 

Oui il s’agit bien de photographier sa réalité toute personnelle et de la partager avec ses forces, ses faiblesses, ses détails et ses omissions.

Photo Daniel M: Fujifilm X-T30 II / Fujinon XF18-55mm F2.8-4R LM OIS 

11 mars 2024

Guadeloupe, fille maritime des Antilles


 Le maritime est l’un des aspects les plus présents de la vie en Guadeloupe. Bien sûr, il y a beaucoup à dire aussi des riches territoires intérieurs de cette dernière mais l’effervescence de ses rives côtières nous rappelle souvent qu’il s’agit avant tout de plusieurs îles des Antilles.



Photos Daniel M: Fujifilm X-T30 II / Fujinon XF18-55mm F2.8-4R LM OIS / XF55-200 F3.5-4.8R LM OIS


05 mars 2024

03 en Guadeloupe



 Pour une deuxième année consecutive, nous ferons un séjour prolongé de six semaines en Guadeloupe. Voulons-nous fuir cet hiver « canadien » comme disent nos cousins français ou bien s’accorder un été préliminaire toujours si apprécié? Nul ne pourrait l’affirmer catégoriquement puisque cette impulsion vers le sud dépasse largement celle momentanée d’une réservation de dernière minute. 


Bien sûr, la Guadeloupe, département français des Antilles, fait partie d’un archipel des perles francaises formé d’un ensemble d’îles à caractère paradiaque comme la Martinique, Saint-Martin et autres joyaux des Caraïbes. S’y côtoient plusieurs représentants d’un francophonie qu’il s’agisse des antillais, des descendants coloniaux ou encore des exilés de la métropole (France). À cela s’ajoutent les « canadiens- français » de la Nouvelle-France principalement en provenance du Québec. 

La Guadeloupe fait face aux mêmes défis planétaires qu’ils soient sociaux, économiques, écologiques et autres. Malgré tout, le cynisme de plusieurs autres nations ne semble pas avoir atteint aussi durement les habitants de la Guadeloupe peut-être a l’exception des ressortants « métro » plus récents qui ont peut-être un mal du pays plus prononcé face aux incertitudes actuelles.

Je poursuivrai donc mes carnets de voyages dans les semaines à venir au gré de mes impressions guadeloupéennes.

 Photos Daniel M

20 février 2024

Introspection matérialiste





Savoir le nombre exact d'appareils photo argentiques ou numériques et d'optiques associées, qui sont passés entre mes mains fébriles serait très difficile. De toute ces "expériences" très informelles il faut l'avouer, j'ai rarement été déçu totalement d'un modèle d'appareil ou d'objectif en particulier même si certains m'ont laissé plutôt perplexe suivant leur interface d'opération, ou leur qualité apparente de construction, ou encore par leur rendu d'images.


L'interface d'opération d'un appareil photo est souvent une question de préférences personnelles et d'attentes particulières sur la manière de manipuler et de configurer celui-ci. Il n'y a pas de vérité universelle sur la façon de concevoir et de produire un modèle d'appareil photo. Tout est souvent relié à la perception des matériaux utilisés pour ce faire, à l'ingénierie employé pour le contrôle de l'appareil et du savoir-faire de celle ou celui qui en fera l'usage.

Un mot cependant sur la qualité de construction de tous ces appareils et ces optiques. Elle varie pour la plupart du temps en fonction de la clientèle-cible à laquelle les manufacturiers les destinent qu'il s'agisse d'amateurs occasionnels ou chevronnés ou encore de professionnels aguerris et parfois négligents (sur ce dernier qualificatif, je n'ai aucun respect pour ceux et celles qui n'ont pas d'égards pour leur outil de travail, point à la ligne). Mais nous pouvons constater que sauf exception les appareils photo d'aujourd'hui sont en général bien construits et suffisamment résistants*.

* Pas autant cependant que tous ces blocs-cellulaires multi-fonctionnels à la robustesse remarquable!

Mais parce que tous les goûts sont dans la nature et que la nature reste si diversifiée, il est évident que la panacée universelle d'un modèle d'appareil photo "parfait pour tous" ne saurait exister. C'est simplement une réalité culturelle indéniable. Même si on souhaiterait établir une règle commune de spécialisation des équipements, il n'en demeure pas moins à titre d'exemple ici, qu'on peut faire de la photo d'action avec un objectif grand-angulaire comme du paysage avec un téléobjectif, ceci pour démontrer la futilité de créer des barrières spécifiques à l'usage d'appareils photo et d'optiques en particulier.


L'avancement de la technologie électronique et cybernétique a engendré toute une nouvelle catégorie d'appareils photos qui, malgré leur apparence similaire d'avec leurs prédécesseurs de l'ère argentique, sont en fait à des années-lumières de ces derniers en terme de facilité d'utilisation et de performances visuelles. Il serait vain d'affirmer que les pseudo vertus du passé peuvent encore supplanter les prouesses d'aujourd'hui. Que reste-t-il aux photographes de ce monde sinon la partie essentielle de leur art exprimée par le choix du sujet, sa composition, son traitement d ‘image préliminaire et/ou ultérieur et son moment de prise de vue, bref un contrôle plus aisée de leur créativité.

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Tant qu'il y aura un désir de produire une image née de cette créativité et un effort de la partager, l'oeuvre du ou de la photographe restera un témoignage pertinent et, souhaitons-le, toujours matériel et pas seulement virtuel de son interprétation du monde qui l'entoure. 

Photos Daniel M

 

18 février 2024

Le Leica DG Vario-Elmarit 12-35mm F2.8 ASPH. (Power OIS): le basique Panasonic pro en format M4/3


 Le pain et le beurre de la photographie professionnelle s'est longtemps déclinée en quelques optiques qui ont constitué l'arsenal quasi-obligé de la profession. À l'époque de l'argentique ce furent d'abord pour des raisons de limitation technique de fabrication, des objectifs à focale fixe comme les 50mm F1.4 ou encore les 100/105mm F2.8/2.5 en format 24X36mm (35mm) avec, bien sûr, des grands angulaires comme les 35, 28 et 24mm sans oublier le mythique 20mm. Plus tard sont apparus les premiers objectifs-zoom de qualité équivalente mais d'ouverture maximale plus réduite comme les 35-70mm, 28-70mm ou 24-70mm F2.8 et leur alter ego téléphoto comme les 80-200mm ou 70-210mm toujours à F2.8, une exigence reportée au 300m également.

Avec l'avènement de la photographie numérique le modèle s'est perpétué tout en s'adaptant aux particularités des nouveaux formats de capteurs d'image. En gros les manufacturiers ont imité les dernières tendances observées chez l'argentique tant pour les objectifs à focale fixe que pour les vario-focales. En format M4/3, Olympus et Panasonic ont très rapidement mis sur le marché des versions professionnelles tel le M.Zuiko 12-40mm F2.8 Pro ou encore chez Panasonic cette fois, le Lumix G Vario 12-35mm F2.8 et cette offre fut promptement bonifiée par l'ajout successifs d'optiques pro en super grand-angulaires et en téléobjectifs zoom. 

Nous en sommes maintenant avec cette troisième version désormais prénommée Leica DG Vario-Elmarit 12-35mm F2.8 ASPH. (Power OIS) qui discrètement reprend le flambeau de l'objectif zoom pro et standard chez Panasonic en format de capteur d'image M4/3. Avec un angle de champs variant de 84 à 34 degrés, il s'agit avant tout d'une optique passe-partout dont la vocation est évidente malgré sa performance en position télé somme toute très modeste. Ses dimensions réduites même à sa pleine extension à la longueur focale de 35mm, en fait une optique plutôt discrète et peu encombrante à transporter avec un poids de 306g. Son confort d'utilisation est réelle et les bagues rotatives du zoom et de la mise au point sont efficaces, clairement identifiables et opposent une résistance à la rotation bien dosée.

Le diamètre de 58mm pour les filtres-accessoires et le pare-soleil dédié du Leica DG Vario-Elmarit 12-35mm F2.8 ASPH. (Power OIS) sont à l'avenant pour ce type d'objectif-zoom standard. L'interrupteur de fonctionnalité du système optique de stabilisation d'image embarqué est pratique pour celles et ceux qui prévoit une installation de l'appareil photo sur une base fixe comme un trépied par exemple. Cependant le réglage manuel de l'ouverture de l'objectif devra s'effectuer via l'appareil photo uniquement. Le Leica DG Vario-Elmarit 12-35mm F2.8 ASPH. est catégorisé par Panasonic comme résistant aux intempéries.  


À l'usage.

En manipulant le Leica DG Vario-Elmarit 12-35mm F2.8 ASPH. (Power OIS), on constate dès le départ sa remarquable qualité de construction. Notons que cette version Leica DG est fabriquée au Japon ceci étant dit sans rien enlever aux versions antérieures faites en Chine et dont le niveau de fabrication était aussi élevé. La bague zoom caoutchoutée se distingue au toucher par sa plus grande largeur comparativement à celle de la mise point (focus).  La course de cette bague de mise point est grande permettant un ajustement fin et n'a pas de butée ni à l'infini ni à la mise au point minimale qui, elle, s'établit entre 15cm, en position 12mm, et 25cm avec la longueur focale de 35mm. 

La mise au point automatique s'effectue de façon positive et compétente même dans les situations de faible luminosité. Cependant le choix du modèle d'appareil photo peut influer significativement dans cette performance de l'autofocus. Le système de stabilisation d'image du  Leica DG Vario-Elmarit 12-35mm F2.8 ASPH. (Power OIS) s'harmonise bien avec ceux des appareils Panasonic Lumix qui ont déjà une stabilisation d'image au niveau de leur capteur (Dual IS 2). Dans le cas des appareils Olympus, le choix doit se faire entre la stabilisation offerte par l'objectif ou par le boitier, les deux ne pouvant fonctionner conjointement.


Qualité d'image.

On prétend souvent que c'est surtout les performances de l'objectif de prise de vues qui déterminent prioritairement la qualité du résultat final de l'image enregistrée. Cette notion héritée d'abord de la photographe argentique s'est sensiblement atténué au gré des avancées techniques de traitement numérique de l'image captée par les processeurs modernes embarqués dans les appareils photos. Il y a donc matière à réflexion sur notre façon d'analyser les qualités intrinsèques iconographiques d'une optique.  Ce que nous pouvons retenir de ces avancements, c'est la plus grande facilité qu'ont les appareils photo et les objectifs modernes d'atteindre un standard minimum acceptable pour la diffusion éventuelle du fichier de l'image. 

Le Leica DG Vario-Elmarit 12-35mm F2.8 ASPH. est bien entendu un objectif de haute gamme offrant la plupart du temps un bel équilibre et un constante certaine dans ses rendus photographiques. À plusieurs égards c'est une optique neutre qui laisse au photographe le soin de formuler son interprétation à travers les différents paramètres de l'appareil photo ou encore de traiter l'image enregistrée avec l'aide du laboratoire numérique de son ordinateur ou de sa tablette et téléphone intelligent en utilisant l'application de son choix. Avec une telle signature moins accentuée, moins colorée ou encore moins biaisée, le Leica DG Vario-Elmarit 12-35mm F2.8 ASPH. n'offre pas une aura spectaculaire comparable à d'autres produits de la compétition mais il s'avère que sa fidélité des tons, des couleurs et de sa définition le rend plus fiable sur bien des rapports. 

En termes d'aberrations optiques, le Leica DG Vario-Elmarit 12-35mm F2.8 ASPH. se comporte avec beaucoup de finesse, les différents tests disponibles sur l'internet des deux versions précédentes le démontrent amplement. Ce zoom standard fait sans contredit parti de l'élite des objectifs à vocation professionnelle. 

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Panasonic en décidant d'apposer la prestigieuse étiquette Leica sur ce Leica DG Vario-Elmarit 12-35mm F2.8 ASPH. a simplement confirmé ce que plusieurs savaient déjà à savoir le caractère exceptionnel de cet objectif zoom standard à ouverture constante. Par sa dimension compacte et sa qualité de construction haut de gamme, cette optique produit des résultats photographiques de niveau supérieur. Bien que ce soit un outil plutôt onéreux à acquérir, on peut dire dans ce cas que l'investissement le justifie bien.

Photos Daniel M

17 février 2024

Longues vues avec le Panasonic Lumix G X Vario 35-100mm F2.8 II Power OIS


 Ce pourrait être une histoire sans histoire que de décrire cette optique compétente et versatile de Panasonic en format M4/3. Parce que cette catégorie d'objectif zoom à vocation professionnelle semble exister depuis la nuit des temps... sans vouloir trop exagérer, i.e. celle des optiques à focale variable s'échelonnant du petit à moyen téléobjectif avec un rapprochement allant de 1.5 à 4 fois environ. L'ouverture maximale et constante de F2.8 est aussi une norme connue depuis longtemps. Mais ce qui distingue ce Lumix G Vario X 35-100mm F2.8 II Power OIS est avant sa dimension très compacte* rendue possible par sa combinaison d'avec un capteur d'image numérique M4/3.

* Dimension compacte qui le demeure peu importe la longueur focale choisie!

Ce Lumix G Vario X 35-100m a connu trois interprétations depuis son apparition en 2012 avec la version initiale (HD) puis en 2017 (II) et enfin en 2023 en version Leica DG Vario-Elmarit. Chaque variante au delà de certaines retouches esthétiques ont bénéficié de très légère mises à jour bien qu'au niveau optique la formulation est restée la même. Pour ce petit compte-rendu, la version II de 2017 sera notre référence mais nos remarques pourront s'appliquer aux autres modèles-frères.


La prise en main du Lumix G Vario X 35-100mm est surprenante par ses dimensions réduites et ramassées. En tournant la bague zoom des longueurs focales, la longueur de l'objectif reste inchangée et cette remarque s'applique également dans le cas des changements de mise au point (focus). Cette caractéristique est même déconcertante dans les premiers moments d'utilisation surtout si vous êtes habitué aux changements physiques de la plupart des zooms d'aujourd'hui comme dans le cas de son alter ego dans les courtes focales, i.e. le Lumix G Vario X ou Leica DG Vario-Elmarit 12-35mm F2.8. Il faut donc s'habituer à chercher une confirmation de la longueur focale choisie selon la position seule de la bague zoom. 

Deuxième élément-clé de ce Lumix G Vario X 35-100mm demeure son ouverture constante et maximale de F2.8 qui élimine les variations des paramètres de l'exposition selon les longueurs focales sélectionnées. Ce faisant, l'objectif devient beaucoup plus prévisible pour le/la photographe. Autre avantage constaté plus personnellement, la stabilité de la performance de la mise au point automatique qui est parfois sinon souvent affecté par l'ouverture maximale disponible de l'objectif. Enfin même s'il est vrai que l'ouverture maximale de F2.8 ne peut se comparer à de plus grandes telles les F1.7, F1.4 ou même F1.2, le Lumix G Vario X 35-100mm est un bon compromis versatile pour le portraitiste qui cherche une certaine flexibilité sur le terrain et en assignation-reportage.

Le  Lumix G Vario X 35-100mm F2.8 II est doté d'un interrupteur de la fonctionnalité de stabilisation optique (Power OIS) qui s'avère intéressante si vous l'utilisez en combinaison d'un trépied ou encore vous recherchez une plus grande fluidité des effets de filé. Cette stabilisation optique est efficace et peut être associée à celle de certains appareils photo Panasonic Lumix en mode Dual IS 2. Il faut observer ses limites intrinsèques et plus particulièrement lorsque la position extrême du téléobjectif de 100mm est utilisée dans un contexte de plus faible luminosité.

Les filtres-accessoires de 58mm peuvent être montés sur le Lumix G Vario X 35-100mm F2.8 II, une option économique modérée dans les circonstances compte tenu de sa vocation de téléobjectif. Le pare-soleil dédié est fourni par Panasonic lors de l'achat du modèle, une initiative pleinement appréciée et justifiée. Le coût de première acquisition de l'objectif-zoom est élevé peu importe les versions envisagées.  mais saura s'amortir si vous le conserver sur un long terme de 5 à 7 ans par exemple. Il existe aussi plusieurs exemplaires de deuxième main ou plus disponibles sur le marché de revente à des tarifs plus abordables.


À l'usage

 Le Lumix G Vario X 35-100mm F2.8 II vous offrira un rapprochement modéré de votre sujet variant d'environ 1,5X à 4X ce qui le catégorise au niveau des téléobjectifs moyens et cela exigera une plus grande mobilité physique de votre part surtout si vous êtes plus familier avec des taux de rapprochements plus élevés de 6X et plus, 300mm en format M4/3. Cependant la taille plus discrète du Lumix G Vario X 35-100mm F2.8 II reste un avantage compensatoire à cet égard. La définition d'image de celui-ci vous permet tout de même un certain recadrage du fichier enregistré si nécessaire. 

La rotation limitée de moins d'un quart de tour de la bague zoom caoutchoutée est très efficace et plus particulièrement en photo d'action. La résistance de cette bague  est suffisante pour la sélection d'une longueur focale spécifique et le maintien de sa position lors du transport de la caméra avec l'optique est exemplaire. La bague de mise au point (focus) est continue et sans butée limitative et donc entièrement régie par une action électronique. Sa résistance de rotation est plutôt faible mais heureusement sa course de mise au point entre les différences distances reste modérée. Il n'y a pas d'interrupteur du mode de mise au point de l'objectif comme on observe dans certains modèles d'objectif Panasonic Leica DG plus récents.

Le Lumix G Vario X 35-100mm F2.8 II est résistant aux intempéries et aux conditions environnementales adverses bien qu'il ne pourrait survivre à une complète immersion ou à un choc prononcé bien entendu. À cet égard, il va de soi que le/la photographe engage sa propre responsabilité pour le maintien de l'intégrité de son précieux équipement qui sont des outils de grande précision et observer le contraire reste toujours étonnant en ce qui me concerne.


Qualité d'image

Ce zoom-téléobjectif Lumix G Vario X 35-100mm F2.8 II est surprenant pour la définition remarquable des images qu'il enregistre. Les détails du sujet sont finement rendu et l'optique surclasse souvent les capacités du capteur de l'appareil photo particulièrement lorsque que vous sélectionnez des sensibilités élevées (ISO). Son contraste est bon sans être artificiellement accentué. Les couleurs sont reproduites de façon neutre, une signature propre à Panasonic Lumix G et à Leica DG. Les aberrations sont bien contrôlées et n'affectent pas indûment les résultats photographiques. À bien des égards, le Lumix G Vario X 35-100mm F2.8 II a dépassé mes attentes et se situe au niveau d'un Olympus M.Zuiko 40-150mm F2.8 Pro, un objectif-zoom dont les rendus photo sont également exceptionnels selon mon expérience passée. 

*****

Le choix de la longueur focale de l'optique qui sied au photographe reste toujours une question de goût et de besoin spécifique. Par conséquent on ne saurait définir une recommandation particulière applicable pour tous. Le Lumix G Vario X 35-100mm F2.8 II est d'abord et avant tout une optique de niveau professionnel mais qui conserve dans sa conception l'essence même du format M4/3, i.e. son caractère compact et donc discret par définition. Ces prestations iconographiques sont excellentes et sa versatilité tout à fait pratique pour celles et ceux qui recherchent un objectif discriminant du sujet principal par rapport à son contexte. 

Photos Daniel M

16 février 2024

L’hiver brisé / The broken winter




Un hiver pas comme les autres

Un hiver sans soleil, sans grande froidure,

Mais un hiver qui toutefois perdure,

Un hiver qu’il arrive que j’endure,

Juste un hiver pas comme les autres…


Photos Daniel M

03 février 2024

La survivance et l’évolution de la pensée humaine à travers l'intelligence "artificielle".



 Artificiel est souvent synonyme de factice, d'inventé, par opposition à authentique. Dans le débat entourant l'intelligence dite artificielle, il faut se demander jusqu'à quel point cette dénomination d'artificielle n'est pas elle-même fautive ou à tout le moins inappropriée. Car l'intelligence cybernétique n'est-elle pas au fond la plus récente évolution de la pensée humaine vers un nouveau support électronique plutôt qu'autrefois exclusivement biologique et qui est foncièrement fragile et peu durable.

Quand nous parlons de survivance, nous associons trop souvent cette notion avec une pérennité biologique  dont la continuité s'exprime à travers notre capacité de reproduction et d'apprentissage physique. Mais au delà de cette perception étroite et incomplete, nous reconnaissons déjà et depuis longtemps qu'une telle continuité de la pensée humaine et culturelle se retrouve aussi dans l'observation de multiples artéfacts qui vont au delà d'un simple matérialisme forcément réducteur. L'infini universel nous en donne la preuve éclatante pour peu qu’on accepte de s'ouvrir les yeux et l'esprit à ces grandes vérités philosophiques.



 Face à un univers qui nous submerge, nous nous sentons petits et vulnérables et notre réflexe initial nous renvoie à notre matrice embryonnaire (foetus). En se concentrant uniquement sur notre quotidien matériel instantané, on s'étourdie d'autosatisfactions momentanées et bien éphémères. Bien sur, cela ne pourrait perdurer très longtemps. La pensée humaine évolutive se doit d‘adopter une perspective beaucoup plus large et embrasser un univers non restrictif. Mais il reste qu’elle s’appuie sur un enveloppe corporelle ayant une durée  limitée et sur nos autres supports matériels historiques qui ne lui permettent pas de progresser après les avoir enregistré. C’est la où tout l’avancement cybernétique de l’intelligence artificielle (AI) devient la nouvelle planche de salut de cette pensée humaine.

Car l‘intelligence artificielle a non seulement ce pouvoir de collecter l’information mais aussi celle de déduire et pourquoi pas créer une pensée originale et inédite. A ce point de son évolution elle devient non seulement une simple reproduction intellectuelle de la pensée humaine mais aussi la prolongation de cette dernière pouvant même la surpasser éventuellement. Tout ne sera finalement qu’une question de capacité d’apprentissage, de perception et d’expression de celle-ci. Cette idée novatrice de l’intelligence artificielle va au-delà de la conception d’un outil au service de la pensée humaine biologique, mais plutôt comme un transfert inéluctable vers un nouveau support intellectuel plus puissant et plus versatile, nos vieilles carcasses corporelles ne devenant que des artifacts d’un passé maintenant révolu.

Bien que ce débat nous entraîne dans un climat d’insécurité légitime car il n’est jamais très attrayant d’envisager son remplacement par qui ou par quoi ce soit, il devient aujourd’hui tout a fait inévitable. 

Photos Daniel M