Une des premières photos de Nicéphore Niepce vers 1827 Source photo: Wikipedia |
L'habitat, humain surtout, constitue un sujet privilégié de notre imagerie sociale et culturelle. Pour les archéologues, c'est une ressource documentaire bien souvent seule survivante d'une organisation sociale disparue, d'une communauté oubliée et d'une civilisation évanouie. Il y a donc un intérêt manifeste à y retrouver un vécu précurseur de notre modernité contemporaine.
Refaire le parcours de l'histoire récente de la photographie démontre la richesse du contenu consacré au recueil iconique du sujet de l'habitat. Mais au delà du simple aspect documentaire, il y a aussi une toute autre interprétation de l'habitat humain qui reflète sa diversité culturelle, sociale et politique même. Il ne s'agit plus d'un simple enregistrement d'images documentaires mais plutôt d'une affirmation parfois très créatrice d'une vision personnelle et artistique des lieux et des arrangements matériels des humains. Il faut donc aussi intégrer la photographie d'habitat comme un art à part entière.
Tout objet, tout assemblage, toute organisation matérielle générés par l'humanité en contient une partie de son âme. Bien sûr la ou le photographe doit en exprimer la nature intrinsèque par son interprétation du sujet. Il s'agit d'un vision biaisée, nous le savons, mais tout de même bien instructive d'un fragment d'un passé déjà révolu. Et au rythme actuel où nous consommons, l'ancienne contemplation des objets et des lieux devient quasi-impossible sur une plus longue période. L'érosion technologique de notre civilisation est devenu un mode-éclair de vie.
Alors il faut tenter de préserver toutes ces perceptions matérielles de notre humanité et la photographie en est un des meilleurs vecteurs de conservation.
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