Oserais-je ou n'oserais-je pas? Telle est la question! Il y a mon amour pour les appareils photo compacts (à objectifs interchangeables) et il y a mon ancienne vocation professionnelle, tout cela chez un même aimant de photographie devant Dieu et les hommes. Bref une espèce de quadrature du cercle insoluble. Et cela s'ajoute ma passion pour les beaux objets d'équipement photographique!
Alors j'ai succombé à la tentation et fait l'essai du
Fujifilm X-H1. En recevant le boite contenant l'ensemble boitier et poignée d'alimentation, j'ai songé à m'inscrire à des séances-minutes de musculation mais heureusement en retirant le boitier seul de l'emballage, le souffle m'est revenu quelque peu. Car le Fujifilm X-H1 ne fait pas dans le petit compact et me rappelle bien mes anciens boitiers analogiques Nikon F3 et F4, sa préhension étant similaire à ces ancêtres si vous ajoutez la poignée VPB-XH1 au Fujifilm XH-1.
Tout dans ce boitier X-H1 reste "somptuaire". Son viseur électronique, EVF, vous donne un aperçu d'image très similaire à un viseur optique reflex traditionnel. L'information y est complète et configurable et l'affichage s'ajuste au cadrage vertical. L'accès direct aux ajustements de base (Sensibilité, vitesse d'obturation, ouverture de l'objectif, reprise manuelle de mise au point) est un plaisir toujours renouvelé. Sa stabilisation du capteur d'images est un outil sans pareil et plus particulièrement quand vous le couplez avec un objectif non-stabilisé optiquement. Sa discrétion de déclenchement est sans pareil tout comme la douceur de son bouton-déclencheur. Et il est résistant aux intempéries, une qualité toujours appréciée du baladeur impénitent sans égard aux conditions météo.
Plusieurs fonctionnalités comme les touches de mémorisation de l'exposition et de la mise au point sont très commodément situées et ne prêtent pas à confusion. Une prise flash-synchro traditionnelle est un joyeux archaïsme rassurant mais, avouons-le, tout à fait dépassé. L'ajustement dioptrique du viseur électronique est facilement accessible. Pour un utilisateur déjà familié à l'interface de Fujifilm, l'adaptation sera aisée.
Les possibilités de configuration du Fujifilm X-H1 sont très, très étendues et permettent une personnalisation très poussée de l'appareil. Peut-on vraiment être en mesure d'exploiter un tel instrument ne fut-ce qu'à une fraction significative de son plein potentiel? J'en doute même si pour certains aspects plusieurs pourront en commenter certaines limitations techniques et surtout du coté vidéo bien sûr (Ceux -là sont toujours à renâcler mais je vois rarement leur production!!!).
La présence de deux ports d'entrée pour cartes mémoires SD accroit significativement l'autonomie du Fujifilm X-H1. Couplé avec le poignée d'alimentation VPB-XH1, vous obtiendrez suffisamment d'énergie et d'espace-mémoire pour une journée et plus de prises de vues sans entrainer de changement d'accus ou de cartes. Bien sûr certains frénétiques du déclenchement incontrôlé pourront me contredire mais, au fait, que font-ils de toutes ces images (semblables)? Car nous parlons d'une capacité moyenne de 1000 prises de vues pour les trois piles-accus (boitier + poignée) et de plus du double pour deux cartes mémoires de 32GO ou mieux. Pour fin d'ironie historique, on parle bien de l'équivalent de plus de 27 cartouches de 36 poses en format 35mm film...
Il ne faut surtout pas omettre de souligner l'excellente qualité des simulations film offertes par le Fujifilm X-H1 et du niveau exceptionnel de son imagerie en format JPEG. Et que dire de ces riches alternatives en noir et blanc qui m'amènent parfois à revivre ma douce passion pour le monochrome parfois peut-être exagérément pour certains dont l'univers se mesurent en couleur plutôt qu'en nuances de gris. Car ce n'est pas justement l'aspect le plus essentiel de l'activité photographique, i.e. l'image qu'on en fixe pour sa petite éternité.
Bref le Fujifilm X-H1 a tout pour plaire même si sa présence physique se fait bien sentir. Que ce soit en main, à l'épaule ou dans le sac, vous ne pourrez pas l'oublier! C'est donc une bête conçue en priorité pour faire de la photo et non un accessoire d'ornement qu'on peut porter sans trop d'inconvénient ( soyons bons princes et princesses car Fujifilm offre déjà plusieurs autres modèles d'appareils conçus à cette fin ... mais qui prennent aussi de bonnes images!).
Il y en a quand même quelques petits irritants. Par exemple un oeilleton d'oculaire de base (qui peut être remplacé par une version amincie EC-XT S)trop proéminent pour les porteurs de lunettes comme moi. Un accès moins direct à la correction d'exposition (la roulette avant ou arrière peut être configurée de façon permanente via le menu config. touche/molette @ bouton rég. comp. expo. @ bouton marche/arrêt) comparé à tous les autres modèles de la série X ce qui est étrange pour cette catégorie "pro" d'appareils. Un bouton-poussoir d'accès au mode lecture situé sur le coté gauche supérieur qui le rend inaccessible au pouce de la main droite et oblige le photographe à utiliser sa main gauche (vous pouvez opter dans le menu config. écran pour l'affichage momentané ou continu de la dernière prise de vue). En un mot quelques vétilles comparés aux avantages inhérents du Fujifilm X-H1. D'autres pourront approfondir le tout pendant que nous prendrons des photos...
Le Fujifilm X-H1 ne craint pas les contextes de faible luminosité intérieure ou extérieure. Avec son viseur électronique et sa stabilisation embarquée, tout est prétexte à photographier et laissez-vous tenter car les opportunités de belles images sont là. Pour les adeptes d'éclairage naturel et de sujets pris sur le vif, le X-H1 est l'ami de tous les photographes spontanés dont je suis membre du club sélect depuis longtemps! Même la plus grande inertie (poids) de l'appareil encourage une meilleure stabilité de prises de vues.
En "shooting" vertical, i.e. en cadrage portrait, le Fujifilm se manipule aussi bien avec ou sans la poignée d'alimentation optionnelle VPG-XH1. Cette poignée d'alimentation s'adaptera d'autant plus aux situations où vous opterez pour une optique plus volumineuse. Les vertus de la poignée VPG-XH1 comprenant également une autonomie accrue par trois, une meilleure préhension verticale de l'appareil avec certaines touches-fonctionalités de base reportées et un port d'entrée pour un casque d'écoute. Douce attention de Fujifilm, un adaptateur-chargeur secteur est fourni avec la poignée et permet la recharge des deux accus à même celle-ci.
Le Fujifilm X-H1 reste un appareil très versatile au sens qu'il permet l'ajustement des mêmes paramètres mais de différentes façons, ce que rend très aisée sa configuration et facilite le confort de l'interface d'utilisation. L'adaptation demeure rapide et sa personnalisation très efficace. Et les résultats photographiques sont à l'avenant de la qualité de construction de l'appareil. Nonobstant sa dimension plus moyenne que compacte et son poids accru, la présence de la stabilisation interne du capteur et la finesse de son viseur électronique justifient en grande partie ce possible inconvénient. Et sans oublier sa vocation a priori pleinement professionnelle.
Note: Comme à l'accoutumée, je ne traite pas ici des caractéristiques propres à l'utilisation vidéo du X-H1.
Toutes les photos illustrant le X-H1 ont été prises avec l'appareil Fujifilm X-E3 et l'objectif Fujinon XF 50mm F2 R WR.
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