21 juin 2024

Feuillage et Bruissements (Blow-Up 1966)


 Cette vision et ce son particulier furent inspirés du merveilleux film-culte Blow-Up de Michelangelo Antonioni sortie en 1966. En fait c'est ce film et quelques autres sources d'inspiration, qui ont provoqué cette passion photographique qui m'anime depuis ma première adolescence. J'ai reproduit au cours de mon cheminement professionnel et personnel à peu près tout ce que contient cette création cinématographique des Sixties Swinging London mais dans un contexte et une échelle de temps bien différents, il va de soi.

Ce qui m'amène à ces fameuses ballades estivales du photographe du film Thomas personnifié par David Hemmings* (décédé en 2003) dans un parc londonien** pendant lesquelles on peut entendre ce bruissement des feuilles provoqués par le vent. Il m'est arrivé souvent de m'attarder à écouter ce froissement naturel végétal et de méditer sur la nature des choses, sur leur destin, sur leur caractère si éphémère mais dont l'expression semble si éternelle. 


Le propos du film Blow-Up nous renvoie au rôle essentiel que jouent nos perceptions qu'elles soient visuelles, sonores ou même émotives. Bien que nous soyons tous convaincus de la véracité de notre réalité personnelle, le doute continue de subsister sur la nature "réelle" et vérifiable des choses qui nous entourent. Même l'expression photographique n'échappe pas à ce débat éternel. La troupe des mimes de la scène finale du film personnifie bien ce dilemme où nous sommes appelés non seulement à admettre la réalité des autres mais plus encore à y participer ce que confirme le bruit fictif des balles de tennis imaginaires entendue avant la musique du générique de fin. 

* In this YouTube excerpt from an interview on the Canadian program City Lights, the actor discusses his experience working on the Michelangelo Antonioni masterpiece.

** Blow-Up (1966) - YouTube Amateur Film Location Documentary done by Daniel Ammeter in November 2011

Photo Daniel M: PanasonicLumix G95D / G Vario 12-60mm F3.5-5.6 Power OIS

19 juin 2024

La rencontre éphémère de deux photographes

Sarah Mclachlan's Possession (Piano version)

Il n'y a pas pire trahison que celles du coeur

C'est une histoire qui tourne autour de  deux photographes le temps d'un jugement photo dans le cadre d'un prix annuel. C'est celle d'une sorte de déclic d'abord intellectuel puis rapidement corporel qui se termina en don monétaire sans lendemain...

La séduction est quelque chose de très instantanée dans son éclosion, dans son effervescence et aussi dans sa conclusion parfois très hâtive.  

Elle, photographe de la trentaine, mère célibataire d'un jeune garçon-roi, résidente urbaine, reconnue dans le milieu artistique de la photo;

Lui, photographe de la trentaine, célibataire enchainant les relations éphémères, résident banlieusard, carriériste arrivé dans le milieu institutionnel et impliqué dans la promotion généreuse de sa passion.

Une belle confrontation de regards et d'intérêts dont la rencontre interpersonnelle restait improbable sinon stérile et pourtant, il y a parfois des alignements de comètes qui peuvent engendrer des bangs soudains mais sans réelle continuité.

À ce jeu, les plus forts sont ceux et celles dont le pragmatisme domine au delà du romantisme et dont le jeu de la vie dépasse l'idéalisme surréaliste. 

Que reste-t-il de tout cela sinon un souvenir fugace mais vivace et une sorte de trahison de l'attirance et des intentions qu'aujourd'hui, il est bien impossible d'en tirer un quelconque épitaphe des sentiments de chacun.

Photo Daniel M: Panasonic Lumix G95D / G Vario 100-300mm F4-5.6 II Power OIS  

14 juin 2024

Sur-Exploiter son sujet!


 En photographie, il y a souvent une grande persistance dans l'interprétation d'un même sujet. C'est comme l'égérie d'un thème abordé par l'auteur-photographe inlassablement. Une quête qui ne s'arrêtera vraisemblablement qu'au départ volontaire ou non de l'inspiration de celui ou de celle qui l'origine. Mais s'agit-il vraiment de répéter une vision récurrente d'un même intérêt pour l'objet ou le sujet qu'on fige dans le temps? Difficile à dire car ce serait plutôt l'affinement d'une vision toujours en recherche de sophistication de son interprétation. 

Il semble aussi que cette pseudo sur-exploitation du sujet va bien au-delà d'un simple exercice matériel et transcende largement l'évolution et l'essai purement technique et d'illustration. C'est aussi une forme consciente ou non de discrimination de l'auditoire qui apprécie ou non cette démarche dans le temps. Car, bien sûr, nul n'est le prophète pour tous et doit souvent se contenter d'un petit voire très petit nombre de disciples dont la rétroaction est souvent épisodique plutôt que soutenue. 

La sur-exploitation d'un sujet photographique nait la plupart du temps d'une obsession observatrice insatiable dans l'espace et le temps et peut-être aussi d'une curiosité reproductrice de sensations visuelles et cognitives. C'est là que cette aventure ne se termine jamais pour son auteur pour peu qu'il/elle puisse toujours l'exprimer. Mon regard se pose à nouveau sur cette même chose pour laquelle mon intérêt s'éveille de nouveau ou n'est-ce pas plutôt que cette histoire d'engagement personnel envers le sujet reste à raffiner, à interpréter avec une plus grande justesse et une plus grande profondeur...

Photo Daniel M: Panasonic Lumix G95 / G 25mm F1.7 ASPH

01 juin 2024

L'appel du reptile


 Les reptiles sont parmi les plus vieux pensionnaires de cette faune terrestre millénaire. Ils ont même parait-il dominer cette planète un long moment. Aujourd'hui, ils sont plus discrets quoique toujours présents et, semble-t-il, observateur de notre évolution humaine récente et peut-être bientôt éphémère. Ils sont à sang froid dit-on mais savent être vifs dans leurs réactions. Mais à quoi réfléchissent-ils, cela nous serions le dire. Un prochain repas, un accouplement futur ou une future éclipse, qui sait?


Photos Daniel M: Olympus OM-D E-M10 III / M.Zuiko 40-150F4-5.6 R / M.Zuiko 14-42F3.5-5.6 R