28 mars 2025

Clin d'oeil de la Martinique


 

En mettant le cap sur la Martinique ce printemps, nous avons voulu varier nos habitudes de séjour en Guadeloupe en visitant cette année l'autre département français de prédilection des Antilles. Cette ile de plus de mille kilomètres carrés où habitent 350,000 résidents permanents est bien reconnu depuis des décennies pour ses charmes et sa douceur de vivre. Il y a aussi cette evidence que la Martinique est la mieux pourvue de ces deux départements français. L’île se présente dans un format geographique plus compact que sa sœur-papillon du nord. L’état général de ses infrastructures est nettement meilleur et l’attention au respect de son environnement est supérieure quand on y circule plus librement.

La Martinique fait face aux mêmes défis des autres îles antillaises et mondiales où on observe la dégradation évidente de son écologie au profit d’une insensibilité des élites technocratiques de ce monde tourmenté. Jusqu’où pourrons-nous refuser de s’opposer au nouveau pouvoir usurpateur de ces arrivistes de la technocratie, seul l’avenir saura nous le dire. Entre-temps il nous reste à témoigner modestement d’un présent dont la durée semble de plus en plus éphémère. L’avenir est certes ailleurs dans le métissage des cultures et des genres et surtout dans l’émergence du pouvoir de nos mères, de nos compagnes et de nos filles a laquelle tout mâle que nous sommes devons participer de plein pied en lucidité et avec volonté. Et en Martinique cette émergence féminine salvatrice semble enfin se manifester plus largement.

Il faudra peut-être tenter de capter cette ambiance féminine à travers la mosaïque martiniquaise pour me goûter son arôme particulier. 

Photos Daniel M

 

23 mars 2025

Des "bonnes" nouvelles du format M4/3 (Micro Four Third - MFT)


 La première mais non la moindre demeure le maintien sur le marché de l'équipement photographique d'une offre, plus réduite il est vrai, mais tout de mème d'une offre qui se renouvelle lentement. Bien sûr la catégorie d'entrée de gamme reste à se réinventer mais pour les enthousiasmes tout comme pour les pro proclamés ou non, le format M4/3 évolue suffisamment pour en assurer une certaine continuité à court et moyen terme. Je laisse la discussion du long terme aux adeptes de la boule de cristal dont les prédictions se perdent dans la nuit des temps et de l'indifférence.

Si le format M4/3 subsiste, c'est qu'il a atteint une certaine maturité et plus particulièrement pour la classe photographique pro-active dont le faible encombrement des appareils photo et de leurs objectifs constituent des caractéristiques incontournables de la pratique de leur passion. La discrétion est aussi un facteur déterminant dans ce "nouveau" monde où l'exercice de l'art photographique devient périlleux à plusieurs égards surtout si vous êtes à la recherche un tant soit peu d'authenticité. 

Mais dans cette perspective de bonnes nouvelles, il y a encore place pour l'évolution de la technologie du format M4/3 et plus particulièrement sur certains aspects de la performance des capteurs d'images en terme de définition dans les plages de la haute sensibilité. De même les algorithmes de suivi de la mise au point automatique pourrait se raffiner d'avantage, la pratique de la mise au point préliminaire étant devenu presque totalement désuète. Les simulations de film doivent aussi s'étoffer plus largement car tous ces modèles d'appareils ont déjà la capacité de le faire encore plus finement. 


La gamme des optiques offertes en format M4/3 est déjà bien étendue mais elle mérite maintenant une mise à jour orientée sur des résolutions accrues, des dimensions toujours compactes et une meilleure protection tout terrain surtout dans ce monde de plus en plus hasardeux. 

La disparition du format M4/3 a été maintes fois évoquée et en particulier par des gens qui la souhaitaient si vivement que leur jugement s'en trouvait souvent faussé dans des élans d'une évidente agressivité. Heureusement cette intelligentsia voulant le retour à tout prix du format 35mm en version numérique sans contestation s'est assagi au gré des investissements constants et onéreux que les évolution de ce dit "plein format" ont exigé et exigent encore, cette folie fiévreuse semblant sans fin. Aujourd'hui les adeptes du format M4/3 comme ceux du format APS-C goûtent la quiétude de leur choix consenti en famille. 

Qu'on se le dise les formats numériques compacts sont toujours à l'ordre du jour, plus modestement il est vrai, mais toujours aussi sensés pour les photographes que nous sommes.

Photos Daniel M

03 mars 2025

Le chaos de l'imagerie!


 Nous sommes rendu à l'ère de pseudo-photo-montage virtuel où la photographie-source est réduite en ressource iconographique pour participer à la création d'une imagerie ... imaginaire! Nos désirs sont mis au service de la pseudo-photographie complaisante, divertissante, commerciale et propagandiste. Voilà bien cette nouvelle "réalité" qui semble vouloir occulter toute l'évolution historique d'un médium-clé, la photographie je dirais authentique, de notre petit univers. 

Que reste-t-il de tous ces efforts de documentation, d'archivage et de représentation qui ont animé l'exercice et la diffusion de l'art de la photographie pendant deux siècles? Peu d'intérêt dans ce monde de l'instantané et l'image animée restent fugaces et totalement éphémères. Tout est devenu "consommable" et "recyclable" sans respect pour sa valeur signifiante et durable. C'est finalement la technologie numérique avec tous ses supports volatiles qui en se substituant aux anciens supports tangibles comme la pellicule et le papier sensible, a effacé et continue d'effacer par sa virtualité le passé iconographique de l'humanité. L'archéologie de notre époque promet d'être réduit à rien finalement.


La négation de l'authenticité. 

Sous prétexte de la créativité "libérée" (le concept de liberté est tellement perverti de nos jours), plusieurs acceptent le détournement sans permission et sans référencement de l'oeuvre de milliers de photographes dans un vol sans précédent possible seulement par la complicité technique, aveugle mais aussi très consentante sinon participante des grands conglomérats de l'archivage Internet. Oui Internet est un lieu public mais il existait une frontière implicite du respect de la propriété intellectuelle qui interdisait autrefois l'usage usurpé et donc sans permission et sans compensation du travail d'autrui. Aujourd'hui ce pas est franchi allègrement sans gène et sans remord.

L'absence d'authenticité pose aussi un problème moral dans notre civilisation en ce sense qu'elle renie une recherche objective sinon scientifique de la réalité. Se faisant elle affaiblit les bases de notre évolution en les substituant par des chimères qui s'effondreront immanquablement devant les épreuves du temps. Aucun empire n'y a survécu dans le passé souvent parce qu'ils respectaient pas le principe inné de la diversité humaine. Aujourd'hui la domination "tech" semble enlevante mais elle s'oppose de plus en plus à l'auto-critique qui est souvent le moteur inspirant de la créativité alternative. Plus encore l'oligarchie "tech" veut contrôler l'espace médiatique et son contenu en exerçant des formes sophistiquées de censure. 


Pendant des décennies la photographie en prise directe avec la réalité des gens et des choses a été un puissant moteur d'enseignement, de réflexion et de changement dans nos sociétés. Elle a jeté un regard étendu sur nos vies et leur contexte pour autant qu'elle n'était pas bridée par des interdits proclamés ou non. La photographie a joué un rôle déterminant dans l'évolution de notre pensée et dans nos moeurs. En lui substituant l'amalgame d'algorithmes contrôlés par une intelligence artificielle elle-même sous le joug de l'élite "tech", nous nous enfermons dans un cocon d'auto-suffisance qui conduit irrémédiablement au déclin et à l'effacement ultime.

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La photographie comme éternelle voix révolutionnaire doit retrouver sa force première comme une interprétation plus juste d'une réalité parfois dérangeante mais toujours informatrice de notre univers humain.  Elle doit aussi se diffuser et s'archiver car elle constitue souvent le dernier témoignage de notre présence physique momentanée dans cet univers. Elle doit retrouver son statut d'art à part entière et être respectée comme tel face au chaos de l'imagerie numérique.

Photos Daniel M