Le temps passe mais certains souvenirs demeurent même s’ils sont parfois embellis par un mélange d'impressions et de sensations encore si présentes qu'on en reste presqu'incrédule dans leur prétendue justesse et puissance d'évocation. Pour un, l'objectif Cosinon 50mm F1.7 en monture M42 pour le format de film 35mm est précisément ce type d'instant avec d'autres mémorisé à jamais si tant que ma mémoire puisse encore être toujours être accessible dans mon esprit vieillissant.
Beaucoup plus tard lorsque j'ai eu l'opportunité de m'introduire au format de capteur d'images numériques Micro Four Third (M4/3), ce fut comme si je retrouvais mes anciens repères de l'expérience photographique analogique de la pellicule traditionnelle et de la magie de l'imagerie instantanée. Il y avait aussi ces merveilleux boitiers numériques compact qu'étaient et que sont encore les Olympus EP-3 et OM-D E-M5 original et ces Panasonic Lumix GX7, GM5,GX85 et G85. Et aussi de belles rencontres optiques avec les M.Zuiko 17mm et 45mm F1.8 Pretium mais aussi avec les Lumix G 20mm, 25mm et 42.5mm F1.7.
Toutes ces expériences plus récentes sont le reflet d'une passion initiale des années soixante-dix et quatre-vingts du siècle dernier à la fois si lointaine mais si proche personnellement.
La "normale"
Disons-le d'emblée un objectif dit "normal" ou "standard" ayant un angle de champs d'environ 45-47 degrés est souvent perçue comme un sérieux compromis à tout point de vue. Bien sûr sa perspective visuelle respecte celle de l'oeil humain, sans pour autant offrir la même versatilité de champs élargi de vision. D'autant plus et suivant sa longueur focale dictée par le format de captation de l'image comme l'optique de 25mm dans le cas du M4/3, les limitations de son angle de visée exige une appréciable mobilité physique de son utilisateur-photographe dans ses efforts de compositions.
Règle générale une grande ouverture maximale de son diaphragme sera présente dans la plupart des objectifs standards comme les F2, 1.8, 1.7, 1.4 voire F1.2 de façon exceptionnelle, ce qui en fait une optique de premier ordre à utiliser dans des contextes de faible luminosité, de recherche de profondeur de champs réduite ou encore en photographie d'action avec des vitesses d'obturation plus élevées. Malgré ces grandes ouvertures maximales, les optiques standards demeurent relativement compacts dans leurs dimensions physiques et d'un poids plus limité si on excepte le cas extrême du F1.2. Il en est de même pour le diamètre modéré de leur accessoire-filtre vissant à l'avant de celles-ci.
De plus, la qualité optique des objectifs standards est en général de très bonne à exceptionnelle compte tenu de sa simplicité de construction et de la longue expertise associée à leur design. Pour les habitués des objectifs-zoom à focale variable, le gain de définition peut être surprenant quand on les utilise initialement et peut entrainer une nouvelle passion pour les optiques de focale fixe qui offre des performances très similaires mais au détriment de la flexibilité attribuable aux changements de distances focales propres aux objectifs-zooms.
À l'époque récente de la photographie analogique généralisée (sur pellicule), les optiques standard étaient considérés comme une excellente introduction à la maitrise de cet art d'expression visuelle bien qu'avec le temps plusieurs adoptaient éventuellement des préférences plus marquées vers d'autres types d'objectifs à focale fixes comme chez les grands angulaires ou encore avec les téléobjectifs. Il n'en demeurent pas moins que plusieurs artistes-photographes sont restés souvent exclusivement fidèles à l'objectif standard, les exemples historiques et documentés à cet égard ne manquent pas.
On pourrait qualifier l'objectif standard de l'optique privilégiée du photographe observateur et spontané. C'est aussi une optique ayant tout de même un pouvoir suffisamment discriminant tant par son angle de champs que par sa grande ouverture maximale pour répondre à des exigences du photographe qui priorise son sujet en suggérant son contexte sans le définir de façon détaillée. C'est aussi une optique qui s'accommode généralement des plus courtes distances vis-à-vis ce sujet principal. Ces qualités lui confèrent une versatilité dans des domaines où certains objectifs-zooms peinent à s'adapter pertinemment.
Il y a peu de sujets qui ne peuvent être interprétés par une optique standard et en particulier avec l'aide des nouvelles technologiques numériques propres à l'imagerie. Par exemple la fusion d'images peut suppléer à son angle plutôt restreint de champs visuel. Le recadrage de l'image enregistrée lors de la prise de vue et son post-traitement peut permettre de se passer d'un téléobjectif. Bien sûr certaines contraintes techniques influenceront le niveau de qualité finale de l'image définitive mais ces exigences dépendent essentiellement des attentes du photographe et de son auditoire.
Un mot maintenant sur l'objectif Panasonic Lumix G 25mm F1.7 ASPH qui est à l'origine de cette brève apologie sur l'objectif standard, pour dire tout d'abord qu'à son tarif d'acquisition neuf ou de seconde main, c'est tout simplement une aubaine à tout point de vue. Son format compact et sa légèreté répondent exactement à la définition initiale introduite pour le format de capteur d'image M4/3. Sa construction est soignée mais polycarbonate, sa bague de mise au point est suffisamment large mais plutôt démultipliée en vertu son fonctionnement par contact électronique, et son pare-soleil fourni à montage baïonnette est apprécié. Ses performances optiques sont très bonnes, nettement au dessus des objectifs-zoom réguliers offerts par les manufacturiers. Enfin ce Lumix G 25mm F1.7 ASPH s'harmonise très bien avec les boitiers Lumix des séries G, GX et GM.
*****
Dans un monde où la complexité des objets sinon de la société en général est devenu une sorte de norme inévitable, les objectifs standards apparaissent comme des ancêtres dont on pourrait interroger jusqu'à la pertinente même mais il subsiste toujours et inlassablement un bastion d'irréductibles de la photo traditionnelle tant chez les utilisateurs que chez les manufacturiers pour maintenir un intérêt et une offre toujours aussi riche de cette catégorie optique. Il n'en tient qu'à nous d'en profiter tant que possible. Bonne photo "normale"!
Photos Daniel M: Panasonic Lumix G95 & G85 / Olympus OM-D E-M10 III/ Lumix G 25mm F1.7 ASPH
Aucun commentaire:
Publier un commentaire