iPhoto Manon Paquette |
À la lecture de mon dernier article sur l'équipement photo, certains pourraient légitimement se demander ce qu'il en est de ma trousse photographique personnelle. Bien sûr, cette trousse a beaucoup évolué depuis mes tout-débuts en passant par ma période professionnelle et argentique jusqu'à ma conversion numérique actuelle et continuera de l'être au gré de mes fantaisies d'achats et de reventes.
Aujourd'hui je privilégie pour ma photographie de tous les jours un équipement léger, versatile ayant un bon rapport-prix-qualité. L'ergonomie des produits, l'interface de système et le design et l'esthétique des modèles sont tous des éléments qui influencent mes choix. Le rendu couleur et noir et blanc des images enregistrées reste un aspect primordial de cette sélection. Il y a tout de même des compromis obligatoires à faire peu importe ce que sera votre choix matériel définitif.
Parmi les manufacturiers que j'ai envisagés, en excluant Canon, Nikon ou Sony, on retrouve en format MFT (Micro Four Third), Olympus et Panasonic et en format APS-C, Fujifilm. En ce moment (mai 2020), j'utilise le système Fujifilm en monture interchangeable, X-mount. L'approche traditionnelle de l'interface avec le contrôle des paramètres de base via des commandes classiques correspond à l'expérience que j'ai cumulée pendant ma période argentique.
J'aime bien les appareils photo à objectifs interchangeables (ILC-Interchangeable Lens Camera) mais je déteste devoir permuter d'optiques en cours de prise de vues. D'autre part, mon passé de reporter photo considère utile d'avoir à sa disposition un minimum de deux boitiers pour toute sorte de raisons dont celle d'avoir une assurance en cas de coup dur. De plus, j'aime pouvoir alterner mes boitiers instantanément sans devoir assimiler deux interfaces différentes et refaire une configuration complète d'appareils. Conséquemment j'ai choisi deux boitiers identiques à l'exception de leur livrée respective, noire et argent, afin de les identifier plus rapidement.
Un appareil photo compact et versatile doit permettre de passer du mode manuel complètement ou partiellement configuré à une mode tout automatique et cela en un tour de main ou d'interrupteur! Les modèles Fujifilm X-T20, X-T30 ou X-E3 (mon choix actuel) sont très pratiques et fiables à cet égard avec une manette AUTO très judicieusement située. Un viseur décentré, à la rangefinder, a toujours eu ma préférence pour son dégagement facial, surtout nasal, même quand j'utilise des téléobjectifs. De plus ce type d'appareils est plus discret ce qui facile de beaucoup la prise de vues spontanée et candide.
Du coté optique, j'évite la surabondance d'objectifs qui conduit souvent à une sous-utilisation notoire et la difficulté de choix préliminaire de l'optique de prise de vues. De plus une manipulation malaisée en contexte de reportage peut provoquer des accidents déplorables. Pour ma part, un zoom transtandard comme le Fujinon XF 18-55mm F2.8-4 R LM OIS répond à plusieurs différents contextes qu'on peut rencontrer en photo urbaine, de voyage et même à l'intérieur. Sa plus grande ouverture variable de F2.8-4 comparé aux habituels F3.5-5.6 permet un plus grand contrôle de la profondeur de champs limite surtout aux distances sujet-photographe plus courtes. J'avoue que l'angle de champs à 18mm peut être décevant et vous demande de composer vos panoramiques avec plus d'attention.
En certaines circonstances, vous pouvez préférer un appareil photo encore plus compact et l'objectif Fujinon XF 27mm f2.8 s'avère une optique idéale pour la discrétion et son angle de champs de 55,5 degrés est vraiment un atout passe-partout pour plusieurs types de sujets photographiques. Combiné au modèle Fujifilm X-E3, son encombrement s'apparente au diminutif compact Fuji X100 à objectif fixé. Sa qualité optique est surprenante pour sa construction pour le moins minimaliste. Sa petite dimension facilite son transport et sa disponibilité en toutes circonstances.
Il m'arrive d'utiliser à l'occasion le petit flash EF-X8 fourni avec le Fujifilm X-E3 pour déboucher les ombres d'un sujet qui est souvent à contre-jour. Cette technique du fill-in flash était surtout populaire à l'époque de l'argentique compte tenu de la dynamique réduite de la pellicule photographique. Malgré la permissivité de l'enregistrement numérique, je préfère ne pas trop forcer sur le post-traitement des images qui ont tendance à créer des rendus parfois surréalistes.
Les systèmes de stabilisation optiques ou mécaniques pour le capteur d'images sont une véritable révolution pour le photographe. Le bougé induit par l'utilisateur a toujours été un obstacle dans l'obtention de lignes bien définis pour le sujet photographié, à moins que le flou soit l'effet précisément recherché. Avec les différentes options de stabilisation, une latitude plus grande dans le choix de la vitesse d'obturation limite et dans la tenue physique de l'appareil photo est possible. Cependant la stabilisation ne peut répondre de toutes les situations surtout quand la recherche du détail photographique exige la sélection d'une plus faible sensibilité ISO par exemple ou encore quand on désire illustrer le mouvement du sujet sans pour autant altérer la définition globale de l'image. C'est alors qu'un support additionnel vient à la rescousse, qu'il soit improvisé ou planifié.
Sans être un fanatique de l'usage d'un trépied, cela reste un outil parfois indispensable tout comme d'ailleurs le mono-pied. Avec le temps, j'ai limité mon arsenal de supports avec une base trépied Manfrotto (#190B) surmontée d'une tête rotule (Sinnofoto Q-08) et d'un mono-pied Cullmann (#741). À cela j'ajoute à l'occasion un déclencheur-câble à distance traditionnel (Pentax) qui s'adapte parfaitement avec mes boitiers Fujifilm X-E3. J'utilise aussi une tablette Apple I-Pad et l'application Fujifilm Remote pour contrôler l'appareil à distance tout en ayant accès à une image équivalente à mon viseur. Pour pouvoir centrer l'objectif de mon appareil photo et faciliter son montage rapide avec la tête rotule, j'installe une poignée additionnelle Meike MK-XE3G dotée d'une base Arca-Swiss. Cette poignée Meike est souvent utilisé quand le téléobjectif zoom Fujinon est monté sur l'appareil afin d'avoir une préhension accrue et plus sécuritaire de l'ensemble.
Dans les petits accessoires indispensables, je ne saurais trop vous recommander d'apporter des piles-accus supplémentaires. Pour mes deux boitiers, j'en possède trois. De plus il faut bien s'assurer de la charge entière de celles-ci en les vérifiant périodiquement. Un câble de liaison USB/Micro-USB m'accompagne et peut servir autant pour la recharge de la pile-accu embarqué de l'appareil photo que pour assurer une liaison entre ce dernier et un ordinateur portable par exemple. Des cartes mémoires additionnelles sont pratiques pour effectuer des permutations et se garantir parfois d'une sauvegarde. Télécharger avec une carte mémoire SD requiert en général moins de temps que d'employer un câble de liaison USB.
De nos jours en cette ère du numérique, l'usage des filtres-accessoires est beaucoup moins répandu se limitant souvent aux filtres de protection, polarisant ou encore gris-neutre. Bien que j'en possède toute une collection résultant de plusieurs années de service photo, peu ou pas du tout m'accompagne maintenant. Ma préférence va cependant pour des filtres de qualité optique supérieure comme les B+W et autres. Les filtres proposés par les fabricants d'appareil photo sont en général très bons quoique parfois fort onéreux. Ma période Cokin, filtres carrés insérables dans un porte-filtre adaptable, est devenue chose du passé même si plusieurs dorment encore dans mon placard!
L'entretien de l'équipement photographique a toujours été une exigence indispensable pour le maintien en ordre de mes outils. Un bon soufflet et des tissus microfibre devraient suffire aux besoins les plus courants. Il arrive à l'occasion que des tissus optiques jetables en papier et un nettoyant optique peuvent être employés pour les cas plus extrêmes. Les appareils-photo et leurs objectifs sont des outils de précision dont on doit porter une attention plus particulière pour qu'ils conservent leurs caractéristiques techniques originales. Voir des appareils négligés et endommagés esthétiquement ne m'a jamais vraiment impressionné mais m'a plutôt renseigné sur la personnalité de leurs propriétaires. À chacune et à chacun, ses opinions à ce sujet!
Le sac-accessoires est un débat et une quête sans fin vers le Graal de la commodité, de la robustesse, de l'esthétique et qui concerne toutes les solutions de transport d'équipement photographique. Soyez assuré que j'en ai expérimenté toute une panoplie sans jamais atteindre un niveau de satisfaction très élevé. Depuis maintenant plus de dix ans, un sac Lowepro Passport Sling, première version, m'accompagne tant bien que mal un peu partout même en voyage. Très léger, extensible et discret, il correspond à ma recherche de minimisation d'équipement. La moitié de son espace de chargement utile est, la plupart du temps, occupé par autres choses que du matériel photo. Et sans oublier que je cherche toujours ce foutu sac photo idéal!
Vous constaterez que la pression Web est très forte pour que vous choisissiez un logiciel de transfert et de traitement d'images reconnus comme Photoshop, Lightroom, Capture One, etc. Bien que je comprenne bien leur utilité et leur vertu, je suis demeuré fidèle à ceux offerts par Apple même après l'abandon (impardonnable!) d’Aperture pour son remplacement par l'application rehaussée de Photos. Pour le classement de mes images, je suis totalement négligeant me contentant d'un étalement purement chronologique. Je sauvegarde tout de même mes photothèques sur un disque dur externe comme ceux offerts par Transcend ou par LaCie.
En consultant mes notes éparses accumulées à travers le temps, j'ai constaté comment la photographie avait à la fois évolué techniquement et drastiquement dans le passage de l'argentique au numérique mais, en même temps, qu'elle continue de se ressembler étrangement dans l'articulation de son matériel de prises de vues mais peut-être avec le bémol d'une saine simplification des petits accessoires d'accompagnement. Ce faisant il y a encore moins de raisons de s'empêcher de vivre sa passion pour l'image qu'on veut fixer ne fut-ce que pour une prospérité éphémère!
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