Que l'on le soigne ou qu'on l'ignore, le SPPA (syndrome post-photographique aigu) est bien la plus insidieuse maladie qu'une ou un photographe peut souffrir dans sa vie. Le syndrome fait souvent suite à une série de traumatismes patents du monde de la photographie. Il se caractérise par un manque soudain et général d'intérêt pour le médium d'expression visuelle auquel tout notre parcours exploratoire et créatif avait été assujetti.
Mais quels sont ces "traumas" avec lesquels le SPPA fondent son éclosion? Bien sûr, il y en a plusieurs vous diront les spécialistes qui ont intérêt à allonger leur période d'analyse ($$$!). Nous pourrions les subdiviser ainsi: les facteurs matériels, les facteurs culturels, les facteurs sociaux et les facteurs personnels.
Les facteurs matériels sont les plus évidents à soigner car ils sont facilement identifiables comme la course sans fin pour le produit le plus récent ou le plus sophistiqué. Il y a aussi le désir d'essayer qui se renouvelle continuellement. Sans oublier la joie éphémère de tout posséder jamais vraiment rassasier son appétit de collectionneur invétéré. Enfin l'insécurité de ne pas posséder le bon équipement. Nous sommes dans un univers de consumérisme où le fait d'acquérir des biens et services est en quelque sorte aussi prononcé que celui d'exister, un paradoxe pour un environnement de plus en plus restreint démographiquement et avec des ressources de plus en plus limitées. C'est pourquoi il faut se sortir de ce cercle infernal en élargissant sa vision matérielle vers une expérience plus métaphysique de la vie.
Les facteurs culturels sont plus difficiles à cerner en ce sens qu'ils sont souvent reliés à notre éducation, à nos préjugés, à notre expérience et à nos connaissances en général. Ces facteurs deviennent souvent une contrainte qui limite notre horizon de créativité en imposant des frontières à ne pas franchir dans le choix, l'organisation et le traitement de nos sujets photographiques.
Les facteurs sociaux sont ceux qui nous imposent des contraintes fallacieuses sous des prétextes techniques impertinents en posant un jugement gratuit sur notre production photographique. Ils sont souvent le fait de personnes qui, dans les faits, se prétendre critiques d'un art qu'il ne maitrise pas eux-même. Ils sont aussi l'expression destructive d'individus incapables de reconnaitre l'originalité d'une oeuvre et dont l'objectif inavoué de nivellement par le bas rejoint leur propre impuissance et capacité à produire. En un mot il faut les IGNORER dans leur profonde insignifiance.
Les facteurs personnels sont souvent les plus difficiles à surmonter. La créativité est une fleur très fragile et souvent le manque de confiance en soi mine tous nos efforts à foncer et persister dans la réalisation de notre expression artistique. Il faut persister et surtout ne pas castrer notre motivation sur l'autel du manque d'assurance et du doute destructif. Pour chaque photo qu'on réalise, une porte s'ouvre et nous permet de s'introduire dans un nouvel univers visuel personnel où nos émotions peuvent s'exprimer.
Le SPPA ne doit pas empêcher notre épanouissement personnel. Identifier les obstacles, c'est bien, mais les abattre c'est essentiel. La photographie doit devenir une extension de notre pensée, de nos émotions, de l'interprétation de notre environnement humain et physique et de notre vision universelle.
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