À travers des vitres, le feutre numérique de ma caméra dessinent des vues d'une réalité devenue volontairement virtuelle.
Photos Daniel M & OM-5 Feutre Art Effect
À travers des vitres, le feutre numérique de ma caméra dessinent des vues d'une réalité devenue volontairement virtuelle.
Photos Daniel M & OM-5 Feutre Art Effect
Il n’y a pas de véritable code d’éthique pour le photographe qu'il ou elle soit en service ou en mode purement créatif. Il n’y a que sa profonde motivation personnelle à produire une image correspondant à son interprétation d’un sujet ou d’un contexte particulier. Même le ou la plus grand/e photo-journaliste va se prêter consciemment ou non à ce jeu du miroir qui réfléchit sa vision des choses et des gens.
Mais alors qui s’intéresse encore à rendre cette réalité qui s’évanouit au profit des agendas de chacun d’entre nous? L’abstraction, le virtuel, le réarrangement deviennent alors les façons de faire qui orientent tout l’exercice de la photographie ou de l’image animée en général. Bien sûr dans le for intérieur de tout photo reporter nous aimons croire qu’il nous reste un fond d’intégrité mais le cynisme qui nous submerge en ces temps troublés semble nous en éloigner de plus en plus.
Sommes-nous toujours prêt ou encore assez lucide pour admettre et accepter qu’il existe une vérité au delà de nos fantaisies virtuelles, une vérité à base de réalité qui interroge, qui provoque, qui influe différemment de tous nos préjugés commodes et aveuglants. Et comme photographe sommes-nous prêts à assumer ce rôle de témoin privilégié de la nature humaine et de celle de notre monde? C’est bien là une question que bien peu, semble-t-il, d’entre nous se pose encore.
Photos Daniel M
Les filtres créatifs proposés par les manufacturiers d'appareils photo numériques d'aujourd'hui gagnent de plus en plus en popularité chez les photographes en herbe. Leur nature radicale dans l'interprétation qu'ils font de notre imagerie quotidienne nous oriente vers une version surréaliste de nos sujets et de leur contexte. Par extension ils sont des pinceaux et des palettes de couleurs et de nuances qui accentuent jusqu'à caricaturer notre vision des gens et des choses un peu à la manière du mouvement Pop-Art du siècle dernier.
Nous n'avons pas tous la maitrise, le temps et les ressources d'un Andy Warhol par exemple et certainement encore moins l'appui d'un public béat devant notre créativité, mais rien n'empêche de s'amuser et d'expérimenter les dérives créatives que permettent l'utilisation de ces modes visuels excessifs. Et qui sait si ces expressions cyber-assistées ne trouveront pas l'assentiment sinon l'admiration de certains observateurs sans préjugés!
Peut-on parler d’abondance ou encore de sur-abondance du contenu visuel qui nous bombarde quotidiennement sans arrêt et sans décence élémentaire. On évoque souvent la notion d’impact comme un facteur-clé de la pérennité même éphémère d’une image. Eh bien aujourd'hui c'est plutôt le non-impact de l’observateur distrait que nous sommes devenus. J’ai tout vu mais surtout je n'ai rien retenu! C’est bien le credo de cette société dont l’effort de mémoire est totalement occulté par notre ego narcissique qui aspire au plaisir, au confort et à la reconnaissance instantanée.
Car à travers ce maelström d’émotions fugaces la tentation de l’indifférence presque totale est devenue trop forte pour s’en soustraire même partiellement. Oui, beaucoup d'images sont générées continuellement dans cette civilisation visuelle qui se partage entre le réel, le tangible et le virtuel, le pseudo-tangible. Il n'y a plus de place pour l'espace critique qui décortique et analyse le contenu visuel pour en tirer l'histoire sous-jacente. Il n’y a que l’émotion primaire et éphémère. Car c'est bien la tragédie que vit notre civilisation actuelle incapable d'assumer sa continuité historique autrement que par des impulsions fashion puérile et sans conséquences. C'est l'individualisme irresponsable qui laisse toute la place aux princes techno qui contrôle à leur guise l'univers médiatique collectif.
On a posé sur un piédestal le mythe moderne de la culture universelle en imposant un standard pseudo socio-culturel qui élimine la diversité sous le couvert de la récupération et de l'appropriation de ce qui distingue les différentes cultures humaines et les différents espaces géographiques. Tout cela n'est que foutaise pour justifier la création d'un monde à la pensée unique où les "none-elected-fews" dominent l'univers dans leur futile superficialité temporaire car eux aussi ne seront pas éternels bien qu'ils doivent bien s'en douter. C'est d'ailleurs ce sentiment d'urgente insécurité de la mort inévitable qui les autorise à tout ce saccage de la planète qui, elle, survivra de toute façon mais sans nous.
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Photos Daniel M
Les saisons ne sont pas simplement un phénomène météorologique ou même climatique, elles sont l'expression du cycle de la vie passant de la gestation vers l'éclosion puis l'épanouissement, ensuite la maturité pour enfin attendre leur zénith final.
L'état de la photographie touristique peut sembler de plus en plus alarmante si elle se cantonne le plus souvent à la réalisation d'égo-portraits (selfies) dont la vie très éphémère tend à s'harmoniser à cette nouvelle ère de surconsommation des gens et des choses. C'est particulièrement flagrant et parfois navrant de constater que les lieux historiques sont souvent devenus des prétextes à la photomaton personnelle.
Bien sûr j'ai bien observé çà et là quelques adeptes de la photo traditionnelle qui cherchait à documenter leur sujet ou encore à le produire artistiquement à travers cette foule grouillante. Certains sites relevaient du défi photographique proches de l'émeute pour l'ancien photo-reporter que j'étais jadis. Au total, il fallait oublier le cliché bien léché (i.e. bien composé) et tenter de tirer le maximum de situations un peu chaotiques se prêtant mal à la pause lente et travaillée.
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L'OM-5 est un appareil discret au déclenchement doux et à peine audible et se prête bien à la photographie opportuniste. Sa tenue en main est plus limite étant donné la presqu'absence d'aide à la préhension de la main droite (qui peut être corrigée par l'ajout de la poignée optionnelle ECG-5). La visée électronique (EVF) est correcte et l'info très complète. L'écran arrière est fidèle de l'image enregistrée. Les boutons, manettes, leviers et contrôles rotatifs sont nombreux et nécessitent un apprentissage pour s'assurer d'une manipulation plus intuitive. En bref l'OM-5 est un appareil numérique compétent, discret et versatile. Enfin son utilisation dans des conditions plus adverses (AW) ne pose aucun problème.
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À Paris comme ailleurs en Europe, le transport en commun est très bien organisé et intégré dans la vie urbaine. Les pistes cyclables sont des modèles du genre et sont utilisés largement par tous. Les véhicules motorisés sont beaucoup plus petits qu'en Amérique et les motocyclettes sont nombreuses. Tout cela pourrait nous servir de modèles en terme d'efficacité et d'économie de transports à reproduire ici. La vie à Paris démarre lentement en avant-midi pour s'accélérer graduellement et se terminer tard en soirée et en début de nuit car il s'agit après tout de la ville lumière!
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Photos Manon P & Daniel M
Photos Daniel M
Derniers clins d'oeil visuels de ce court séjour en ville lumière. Paris a tellement de visages qu'on ne saurait se rassasier visuellement fut-il même après un siècle d'observations frénétiques et continues. Ce petit témoignage ne fait qu'effleurer la densité du sujet parisien. Assurément Paris mérite mieux mais je dois me contenter de ces très modestes hommages iconographiques. Alors Paris encore et toujours!
Photos Daniel M