Évoquer Cuba, c’est relater une lutte historique et contemporaine pour sa survie et son indépendance. Car Cuba est une île et un continent selon votre point de vue, qui a fait face à l’envahisseur tout au long de son évolution tumultueuse. Aujourd’hui plus que jamais le défi pour sa persistance et son éventuel progrès se pose alors que son riche pays voisin au nord n’en finit plus de vouloir se venger d’un regime qui a terminé sa domination économique au vingtième siècle.
Chaque année une partie de la population cubaine fuit les conduites indigentes de sa patrie natale qui peine à se relancer et à moderniser sa gouvernance. L’industrie touristique naguère assez florissante est devenue un autre exemple de la déconfiture graduelle de cette économie aux abois. Après plus de trente ans de multiples séjours dans ce paradis du touriste moins fortuné et canadien de surcroît, plusieurs d'entre-nous peuvent témoigner que les beaux jours de l'insouciance sont bel et bien terminés.
Bien sûr, il faut souligner la résilience des cubains toujours résidents alors d'autres abandonnent le navire vacillant pour la recherche d'un eldorado économique et social et ceux-là ne reviendront pas sur ce divorce national devenant parfois des apatrides aigris par le mal du pays sans doute. Mais pour celles et ceux qui restent, l'avenir est parsemé d'incertitudes et seule leur foi profonde en leur patrie cubaine et sa culture originale semble les soutenir momentanément.
Cuba est en crise mais n'est-ce pas aussi le cas pour une grande partie de l'Amérique centrale et du Sud et des Antilles avec une multitude migratoire vers un Nord qui se referme et s'emmure dans son individualisme strictement matériel. Car Cuba nous interpelle aussi comme citoyens du monde qui se refuse à toute responsabilité collective. Pour beaucoup de touristes venant à Cuba, la réalité de ce petit et grand pays combatif se voit à travers une vitrine rassurante et hermétique avec ça et là de petits gestes de "charity" dont on peut parfois déceler le mépris inconscient des nantis.
Je m'en voudrais de ne pas conclure ce court témoignage sur mes amis cubains sans une note d'espoir, de joie, de plaisir et de fête qui nous habite tout de même et qui ensoleille nos coeurs et ceux de nos lointains cousins latins qui continuent d'apprécier la visite de leurs clients-touristes canadiens années après années, tempêtes de toutes sortes après tempêtes, pour leur plaisir de prendre des nouvelles de ces voyageurs du nord si déconcertants.
Merci à vous amis cubains de nous accueillir fidèlement depuis si longtemps.
Photos Daniel M
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