28 janvier 2019

Être "photo-graphique",une vocation iconographique.

Chaque photographe développe sa perception visuelle et sensorielle a travers les images qu'il ou elle enregistre tout au long de ses expérimentations et de ses interprétations photographiques. De cette perception on peut en déduire un style ou une signature particulière à chaque auteur. Comment se définir à travers notre créativité personnelle? Bien malin qui connaitrait la réponse universelle à cette question-piège.

Quand je jette un regard sans trop de fard sur ma production passée et présente, y a-t-il une tendance, un courant d'idée, un regard répétitif mais non redondant qui en ressort plus particulièrement? Malgré mon expérience limitée dans ce monde de l'expression artistique sur deux dimensions, ce serait éminemment prétentieux de me réclamer d'une école ou d'une autre de ce monde culturel de la photo.

Mais il y a tout de même une constante qui se dégage de cette recherche visuelle et c'est le sens graphique de mes sujets. J'oserais même dire le sens intrinsèque de la ligne crée par le contour et du contraste des nuances généré des noir, gris et blanc et de toutes les couleurs associées à la "multi-chromie". Cette ligne définit la limite et le volume du sujet et en trace la forme et son originalité. Le ou la photographe agit comme un dessinateur de la réalité visuelle sans pour autant qu'il l'invente mais plutôt qu'il la mémorise et la fige dans l'espace-temps sur un support à plat.

Si on ne peut photographier sans lumière, qu'en est-il des nuances et de ses limites essentielles à la compréhension du sujet-photo? Une photo sans graphisme est une image sans repère. Certes une impression se dégage de toute manifestation de lumière mais l'absence de définition ne peut qu'induire la confusion des sujets, des genres ou des interprétations même si l'impact purement émotionnel reste au rendez-vous.



À partir de notre enfance nous sommes exposé à plusieurs expressions graphiques et en particulier dans l'illustration et le dessin. Dès mon jeune âge j'ai été fortement influencé par l'école des auteurs de bandes dessinés comme Hergé (Tintin, Jo et Zette, etc.) qui utilisaient une technique définie par le terme de la ligne claire où chaque limite de couleur ou de volume du sujet était soulignée par un trait-frontière ténu. Plus tard la technique des ombres via les nuances de gris comme dans les dessins au fusain a été aussi une grande source d'intérêt personnel.  Ces deux techniques se retrouvent transposées implicitement, consciemment ou non dans ma modeste production photographique couleur et noir & blanc.

Plus que tout je considère que le trait-contour doit demeuré bien défini pour qu'en général une photo de mon cru passe le test. Bien sûr je n'exclue pas l'utilisation du flou volontaire suggéré pour accentuer l'impression de mouvement par exemple mais sur une base élargie, la netteté du sujet reste primordiale pour l'attention et l'impact que génère l'image. Et vous le constatez vous-même comment cette exigence reste fondamentalement intuitive chez l'observateur de photographie.



La préoccupation du graphisme ne doit pas cantonner à certaines spécialités photographiques comme l'architecture, la proximo-photographie ou l'illustration mais aussi à tous les autres sujets comme le portrait, le reportage et la photographie d'action. Son application est universelle car le graphisme d'une image implique la proposition d'un parcours que le regard emprunte dans l'observation du sujet photographique. Il y a donc un élément actif que le graphisme amène à la lecture de la photo.

Le regard emprunte les contours des composantes d'une photo et questionne les nuances de tonalité des sujets illustrés. Il en tire non seulement une information factuelle mais aussi une impression-émotion générale du contexte et de la situation de prise de vue de l'image enregistrée. C'est pourquoi le graphisme d'une photographie est un élément essentiel de composition et d'impact de cette expression artistique à deux dimensions.





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