22 novembre 2025

Vues Feutrées Vitrées Voulues



À travers des vitres, le feutre numérique de ma caméra dessinent des vues d'une réalité devenue volontairement virtuelle. 


Photos Daniel M & OM-5 Feutre Art Effect

15 novembre 2025

Rendre la réalité ou proposer l’abstraction


 Il n’y a pas de véritable code d’éthique pour le photographe qu'il ou elle soit en service ou en mode purement créatif. Il n’y a que sa profonde motivation personnelle à produire une image correspondant à son interprétation d’un sujet ou d’un contexte particulier. Même le ou la plus grand/e photo-journaliste va se prêter consciemment ou non à ce jeu du miroir qui réfléchit sa vision des choses et des gens. 

Mais alors qui s’intéresse encore à rendre cette réalité qui s’évanouit au profit des agendas de chacun d’entre nous? L’abstraction, le virtuel, le réarrangement deviennent alors les façons de faire qui orientent tout l’exercice de la photographie ou de l’image animée en général. Bien sûr dans le for intérieur de tout photo reporter nous aimons croire qu’il nous reste un fond d’intégrité mais le cynisme qui nous submerge en ces temps troublés semble nous en éloigner de plus en plus. 

Sommes-nous toujours prêt ou encore assez lucide pour admettre et accepter qu’il existe une vérité au delà de nos fantaisies virtuelles, une vérité à base de réalité qui interroge, qui provoque, qui influe différemment de tous nos préjugés commodes et aveuglants. Et comme photographe sommes-nous prêts à assumer ce rôle de témoin privilégié de la nature humaine et de celle de notre monde? C’est bien là une question que bien peu, semble-t-il, d’entre nous se pose encore.


Photos Daniel M

07 novembre 2025

Pop-Art


 

Les filtres créatifs proposés par les manufacturiers d'appareils photo numériques d'aujourd'hui gagnent de plus en plus en popularité chez les photographes en herbe. Leur nature radicale dans l'interprétation qu'ils font de notre imagerie quotidienne nous oriente vers une version surréaliste de nos sujets et de leur contexte. Par extension ils sont des pinceaux et des palettes de couleurs et de nuances qui accentuent jusqu'à caricaturer notre vision des gens et des choses un peu à la manière du mouvement Pop-Art du siècle dernier. 

Nous n'avons pas tous la maitrise, le temps et les ressources d'un Andy Warhol par exemple et certainement encore moins l'appui d'un public béat devant notre créativité, mais rien n'empêche de s'amuser et d'expérimenter les dérives créatives que permettent l'utilisation de ces modes visuels excessifs. Et qui sait si ces expressions cyber-assistées ne trouveront pas l'assentiment sinon l'admiration de certains observateurs sans préjugés!



Photos Daniel M

05 novembre 2025

De l’abondance à l’indifférence!


 

Peut-on parler d’abondance ou encore de sur-abondance du contenu visuel qui nous bombarde quotidiennement sans arrêt et sans décence élémentaire. On évoque souvent la notion d’impact comme un facteur-clé de la pérennité même éphémère d’une image. Eh bien aujourd'hui c'est plutôt le non-impact de l’observateur distrait que nous sommes devenus. J’ai tout vu mais surtout je n'ai rien retenu! C’est bien le credo de cette société dont l’effort de mémoire est totalement occulté par notre ego narcissique qui aspire au plaisir, au confort et à la reconnaissance instantanée.

Car à travers ce maelström d’émotions fugaces la tentation de l’indifférence presque totale est devenue trop forte pour s’en soustraire même partiellement. Oui, beaucoup d'images sont générées continuellement dans cette civilisation visuelle qui se partage entre le réel, le tangible et le virtuel, le pseudo-tangible. Il n'y a plus de place pour l'espace critique qui décortique et analyse le contenu visuel pour en tirer l'histoire sous-jacente. Il n’y a que l’émotion primaire et éphémère. Car c'est bien la tragédie que vit notre civilisation actuelle incapable d'assumer sa continuité historique autrement que par des impulsions fashion puérile et sans conséquences. C'est l'individualisme irresponsable qui laisse toute la place aux princes techno qui contrôle à leur guise l'univers médiatique collectif.


L'abondance du contenu visuel tend à lui conférer une banalité tenant à une indifférence inquiétante qui menace notre capacité à observer, à analyser, à déduire et à évoluer. En multipliant et en atomisant les plate-formes de diffusions, on dilue le message et plus encore avec les nouvelles cyber-technologies on le recrée suivant un agenda propre aux stars non-élus des communications sans possibilité d'espace critique salvateur de toutes ces manipulations de contenu devenu pure propagande virtuellement présenté à la naïveté des publics captifs.

On a posé sur un piédestal le mythe moderne de la culture universelle en imposant un standard pseudo socio-culturel qui élimine la diversité sous le couvert de la récupération et de l'appropriation de ce qui distingue les différentes cultures humaines et les différents espaces géographiques. Tout cela n'est que foutaise pour justifier la création d'un monde à la pensée unique où les "none-elected-fews" dominent l'univers dans leur futile superficialité temporaire car eux aussi ne seront pas éternels bien qu'ils doivent bien s'en douter. C'est d'ailleurs ce sentiment d'urgente insécurité de la mort inévitable qui les autorise à tout ce saccage de la planète qui, elle, survivra de toute façon mais sans nous.

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Notre seul espoir ce serait peut-être une espèce de réveil collectif simultané où nous pourrions rejeter ce modèle techno-fasciste et reprendre nos sens vers une responsabilisation communautaire et collective et que nous puissions ensemble remodeler nos sociétés distingues en respect de notre diversité. Il faut voir au-delà d'une première lecture photographique et chercher les autres niveaux de compréhension d'un sujet, d'un contexte, d'une suite historique du propos de l'image. C'est bien là la richesse profonde de toute civilisation qui veut se perpétuer ne fut que provisoirement...


Photos Daniel M

02 novembre 2025

L'Olympus M.Zuiko 45mm F1.8



 Mon amour pour la distance focale de 45 mm dans le format de capteur d'image Micro Four Third (MFT) et de son angle de champs plus étroit n'est pas nouveau et a vraiment commencé il y a déjà un certain temps avec l’objectif Leica Summicron 90mm F2.8, son équivalent argentique dans le format de film 35mm . C'est peut-être parce que c'est un objectif plus discriminant qui n’exclue pas pour autant le sujet de son contexte. C'est peut-être aussi parce que son rendu est si bien défini et sans distorsion apparente. C'est peut-être également parce qu'il s'agit d'une véritable optique discrète à utiliser toute la journée. Enfin c'est peut être dû à sa grande ouverture maximale F1.8. Bref c'est peut-être simplement parce qu’en définitive j'adore faire équipe avec!


Le M.Zuiko 45mm F1.8 est bel et bien une optique compétente, compacte et sans prétention par rapport d'autres objectifs de haut de gamme comme, par exemple, le M.Zuiko 45mm F1.2. Certains aimeront qualifier l'objectif de 45 mm d'optique de portrait, mais cela demeure plutôt réducteur compte tenu que cette fabuleuse optique peut faire tellement plus dans sa capacité à créer des images exceptionnelles. Et au fil des ans, j’ai pu l’expérimenter avec différents modèles d'appareils photo tels que les Olympus EP-3, OM-D E-M5 (Original, Mark II et III), E-M1 (Original, Mark II et III), et le célèbre Pen-F (numérique), pour constater que le M.Zuiko 45mm F1.8 accomplissait son travail avec des performances satisfaisantes et de bons résultats d'image.

Si vous aimez les appareils photographiques compacts l'objectif 45 mm F1.8 sera l'illustration parfaite de ce que le système MFT peut vous offrir. Bien sûr, d'autres optiques MFT peuvent être également appréciées mais pour beaucoup d’adeptes de ce format de capteur numérique, le 45 mm est unique en son genre.

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L'Olympus M.Zuiko 45mm F1.8 est souvent décrit comme « l’Optique »qui a amené de nombreux photographes à essayer et à adopter le système de format de capteur d'image Micro Four Third (MFT). Ce modèle d'objectif aux dimensions réduites a été introduit en 2011 et convient parfaitement en taille et en poids aux appareils photo très compacts de la série Olympus Pen. Mais ce sont plus ses résultats d'image exceptionnels qui ont donné une renommée..

Très petit avec un diamètre d'accessoire avant de filtre de 37 mm et un poids de seulement 116 g (un peu plus de 4 onces), sa construction principalement en polymère (mais avec une monture d'objectif en métal) est bien conçu et sa seule partie mobile est la bague de mise au point qui offre une résistance acceptable à la rotation. Sa présentation peut être argentée ou noire au choix de son acquéreur éventuel. Le mécanisme du diaphragme est composé de sept lamelles.


Selon ma modeste expérience, le 45 mm F1.8 est exempt de distorsion optique notable. La définition, le contraste et le rendu des couleurs sont tout simplement exemplaires. La transition du net au flou des sujets est douce mais suffisamment distinctive. Un pare-soleil accessoire en option peut être monté sur la baïonnette avant de l'objectif bien que le M.Zuiko 45mm F1.8 soit tout de même assez résistant aux reflets (flare) sans lui.

La capacité de mise au point rapprochée du M.Zuiko 45mm F1.8 est limitée avec une distance minimale de 50 cm (20 pouces environ) qui ne peut pas être assimilée à la macrophotographie, mais pour les sujets plus grands comme les fleurs ou les objets de table, cela reste convenable.

Avec un grossissement de presque deux fois par rapport à un objectif standard de 25 mm pour le format MFT, le M.Zuiko 45mm F1.8 agit comme un petit téléobjectif avec un très léger effet de compression d'image. De nombreux photographes ne se limiteront pas à l’exercice du portrait avec le M.Zuiko 45mm F1.8 et opteront pour une variété plus étendue de sujets et même pour des projets de paysage ou d'architecture. En bref, vous pouvez facilement développer la polyvalence du M.Zuiko 45mm F1.8 au fur et à mesure que vous le maitrisez plus à fond. En fait pour ce tarif si avantageux, il n'y a aucune raison de ne pas l'ajouter à votre propre arsenal photographique !


Photos Daniel M : Olympus OM-D E-M5 III & PEN-F / M.Zuiko 45mm F1.8

30 octobre 2025

Pastiche automnal

 Les saisons ne sont pas simplement un phénomène météorologique ou même climatique, elles sont l'expression du cycle de la vie passant de la gestation vers l'éclosion puis l'épanouissement, ensuite la maturité pour enfin attendre leur zénith final. 


Notre nature humaine demeure très sensible à ces cycles bien qu'on tente de les gommer par la création d'un univers matériel factice qui veut nous sécuriser par l'absence du changement et la stabilité de l'immobilité. Mais le vrai équilibre dynamique ou évolutif n'est-il pas la somme des déséquilibres statiques car la nature reste toujours en mouvement temporel. L'observation des saisons nous rappelle aussi comment nous les êtres humains nous demeurons somme toute que modestes et fragiles témoins du grand cycle de la vie universelle.



Photos Daniel M

24 octobre 2025

En vrac à Paris!

 L'état de la photographie touristique peut sembler de plus en plus alarmante si elle se cantonne le plus souvent à la réalisation d'égo-portraits (selfies) dont la vie très éphémère tend à s'harmoniser à cette nouvelle ère de surconsommation des gens et des choses. C'est particulièrement flagrant et parfois navrant de constater que les lieux historiques sont souvent devenus des prétextes à la photomaton personnelle.

Bien sûr j'ai bien observé çà et là quelques adeptes de la photo traditionnelle qui cherchait à documenter leur sujet ou encore à le produire artistiquement à travers cette foule grouillante. Certains sites relevaient du défi photographique proches de l'émeute pour l'ancien photo-reporter que j'étais jadis. Au total, il fallait oublier le cliché bien léché (i.e. bien composé) et tenter de tirer le maximum de situations un peu chaotiques se prêtant mal à la pause lente et travaillée.

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Au bilan matériel, le duo boitier OM System OM-5 et objectif M.Zuiko ED 14-150mm F4-5.6 II s'est plutôt bien comporté quoique cette optique a un champs visuel plus restreint à 14mm comparé au 12mm et sa définition pêche à sa plus grande longueur focale de 150mm. Sa modeste ouverture maximale et variable de F4-5.6 pose des défis quasi insurmontables dans les situations de faible luminosité. L'OM-5 pour sa part reste compétent par sa réactivité d'exposition et de mise au point automatiques dans les deux cas. La dynamique du capteur d'image de l'OM-5 est suffisamment étendue pour permettre la récupération acceptable des sujets en situation d'écarts importants de luminosité (haute et basse lumières). L'éclat des images est plus neutre qu'accentué laissant le loisir à l'auteur photographe de le modifier en post-édition. 

L'OM-5 est un appareil discret au déclenchement doux et à peine audible et se prête bien à la photographie opportuniste. Sa tenue en main est plus limite étant donné la presqu'absence d'aide à la préhension de la main droite (qui peut être corrigée par l'ajout de la poignée optionnelle ECG-5). La visée électronique (EVF) est correcte et l'info très complète. L'écran arrière est fidèle de l'image enregistrée. Les boutons, manettes, leviers et contrôles rotatifs sont nombreux et nécessitent un apprentissage pour s'assurer d'une manipulation plus intuitive. En bref l'OM-5 est un appareil numérique compétent, discret et versatile. Enfin son utilisation dans des conditions plus adverses (AW) ne pose aucun problème.

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Comme anticipé lors de la préparation de cette visite, Paris offre un nombre quasi-infini d'opportunités photographiques. Sa population est jeune et dynamique. Les parisiens aiment sortir, se promener, profiter de leur environnement physique et culturel. Les cafés sont bondés à Paris et les discussions entre amis s'enchainent l'une après l'autre. Par contre la fumée de cigarette reste bien présente. Les parisiens sont aussi des gens sophistiqués quand ils le souhaitent. Cependant dans les lieux phares de la capitale françaises, la foule devient totalement cosmopolite au point où la langue française devient nettement minoritaire.

À Paris comme ailleurs en Europe, le transport en commun est très bien organisé et intégré dans la vie urbaine. Les pistes cyclables sont des modèles du genre et sont utilisés largement par tous. Les véhicules motorisés sont beaucoup plus petits qu'en Amérique et les motocyclettes sont nombreuses. Tout cela pourrait nous servir de modèles en terme d'efficacité et d'économie de transports à reproduire ici. La vie à Paris démarre lentement en avant-midi pour s'accélérer graduellement et se terminer tard en soirée et en début de nuit car il s'agit après tout de la ville lumière!

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Ce bref séjour m'a permis d'envier la densité en toutes choses qu'offre Paris. On ne s'ennuie pas à Paris et pour le photographe en herbe, le documentaliste ou encore l'artiste photographe les possibilités sont très diversifiées et divertissantes. J'y retournerai pour sûr car j'en reste la tête remplie de nouvelles images à capter!


Photos Manon P & Daniel M

23 octobre 2025

Croisements


 Il y a toutes sortes de croisements. Des croisements de personnes, des croisements d'intérêts, des croisements de perspectives, des croisements culturels, des croisements de routes, etc. La plupart d'entre eux sont souvent inconscients, habituellement inobservés ou rapidement oubliés. L'essentiel, c'est que l'on omet malheureusement leur importance dans nos vies comme autant de moments où les destins s'entremêlent furtivement l'espace d'un instant. Peut-être faudrait-il y porter une meilleure attention ne fut-ce que le temps d'un déclic...






Photos Daniel M