09 avril 2021

Le bourbier sanitaire qui perdure et qui change tout en photographie!





Avril 2021 et, vous savez quoi, bien des choses ont changé malgré tout. Certes l'activité économique mondiale, elle, a repris ses droits et privilèges parfois au détriment de toute logique sociétaire mais elle était devenue le point de mire d'une société de consommation impénitente qui ne peut se sevrer de son appétit matériel sans cesse en croissance.

Par contre ou le bât blesse plus particulièrement chez notre "civilisation moderne" reste toute la question de la mobilité physique de l'humanité. La grande vague de démocratisation du pouvoir de déplacement pour tous et chacun semble bien terminée pour être remplacée par un régime de restrictions qui condamne le citoyen a pratiquement demeurer chez soi et dans son environnement immédiat et encore avec de sérieuses limitations. La socialisation a pris une tournure essentiellement virtuelle pour ceux et celles qui peuvent se le permettre.

Tout cela n'est pas vraiment de bons augures pour les adeptes de la photographie qui tentent d'ouvrir leurs horizons vers de nouveaux sujets et de nouveaux contextes de prises de vues. Bien que je ne sois pas peu s'en faut, ce qu'on pourrait appeler un « socialite » photographe, un "social street photographer", il me pèse de constater l'absence presque totale de la présence humaine et de son interaction dans l'environnement. Et aussi le déclin de toute réactivité proprement humaine puisque, souvent, la méfiance a remplacé la curiosité et l'ouverture.


En fait cette pandémie qui s'éternise et s'installe à demeure dans nos vies, a accentué une tendance déjà existante d'une société dont la dépersonnalisation menace toutes nos communautés de vie. Elle restreint l'humanité à la recherche exclusive des besoins réels ou inventés de la consommation. Au-delà de ce spectre étroit, plus rien ne semble aussi prioritaire dans notre univers relationnel. Comme si toutes les grandes fêtes humaines avaient été annulées sous l'impératif de la survie individuelle et la recherche du risque zéro ce qui est en soi une sorte d'absurdité pour les mortels que nous sommes.

Le grand problème de tout cela c'est que la créativité et l'expression artistique ne se nourrissent pas seulement d'introspection et de méditation individuelle. Elles trouvent leur inspiration également de la découverte et de l'échange d'idées d'autres provenances externes à notre cercle habituel de vie. La pandémie actuelle a mis au ban l'esprit voyageur de l'humanité, parlez-en aux photographes du monde entier!

Se sortir de ce bourbier sera certainement un grand défi humanitaire et pour les photographes, le défi sera d'autant plus grand qu'il faudrait rebâtir les ponts de la communication et de l'échange entre tous. Mais ce challenge en soi pourra être une grande source de motivation pour refaire et réinventer tous ces témoignages futurs iconographiques. Il s'agit seulement de continuer à aiguiser nos réflexes d'observateur curieux et de technicien aguerri!

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