(Sous le thème: Y a-t-il une vie après... ?)
Malgré plusieurs expériences de photographie au cours des années, je me demande parfois si la passion de l'image fixée peut toujours s'articuler autour du binôme photographe et appareil photo. Bien sûr le sujet photographique reste l'élément décisif de l'image produite mais sans le binôme qui le choisit, l'interprète, l'enregistrement et le restitue à sa manière, qu'adviendrait-il de l'oeuvre?
C'est peut-être un peu la lassitude d'avoir vu, essayer, aimer tant de modèles et de technologies qui ont marqué la photo traditionnelle argentique et numérique qui crée cette amertume de vouloir revivre une passion de façon plus simple, plus modérée, plus libre. Car toutes ces sophistications et toute cette évolution ont en quelque sorte restreint notre pouvoir d'émerveillement et de créativité innocente des débuts.
Et ces reproches je ne les adresse surtout pas aux artisans-techniciens novateurs de l'outil photographique car ceux-ci et celles-ci ont bien rendu leur passion créatrice au delà des frontières prévisibles de la conception initiale de l'équipement photographique. Non ce reproche je l'adresse à nous photographes qui avons déplacé notre centre d'intérêt du sujet de l'image à celui de l'appareil en croyant naïvement répondre à de nouvelles parfois farfelues exigences techniques minimales.
Car il est là le drame d'aujourd'hui: quelle est la valeur intrinsèque du propos de l'image dans la photographie? Est-elle seulement rendu l'expression d'une performance technique d'un sujet stéréotypé? Son analyse se limite-t-elle à un point de vu réducteur de maitrise des paramètres technologiques? Le débat est ouvert mais plusieurs le refuseront à tout prix en vertu des perspectives déstabilisatrices qu'il engendre.
Ailleurs dans ce vaste univers dont la micro-planète des fana-photos fait partie, la photographie comme mode d'expression utilise déjà un nombre incalculable de plate-formes de diffusion qui s'amalgament à notre contexte culturel. Ces manifestations de créativité ne sont pas évidemment répertoriés dans les catalogues d'exposition des "grands" critiques traditionnels de l'art photographique et d'un certain sens c'est bien et significatif que cela leur échappe finalement. Car pourquoi brider le changement alors qu'il faut plutôt le faire fleurir vers des lendemains qui seront nous surprendre, nous choquer parfois ou nous émerveiller à l'occasion.
Y a-t-il une photo après la caméra? C'est au photographe d'en faire inlassablement la preuve que le sujet transcende toujours la technique et reste le message essentiel de l'expression visuelle.
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